Relations Algéro-Iraniennes: Le président Rohani prochainement à Alger

Relations Algéro-Iraniennes: Le président Rohani prochainement à Alger

Les diplomates algériens sont précieux pour les Iraniens comme pour les Américains, puisqu’ils garantissent la pérennité des contacts informels.

Le président de la République islamique d’Iran visitera l’Algérie dans un proche

avenir. Un déplacement qui intervient dans un contexte particulier, dominé par la propension de la nouvelle administration américaine à remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien signé, en 2015 sous la présidence d’Obama. Déjà très «démonstratif» dans ses discours de campagne à l’adresse de l’Iran, Donald Trump est passé à l’action en inscrivant ce pays sur la liste des nationalités interdites d’entrée aux USA. Le prétexte sécuritaire et antiterroriste est irrecevable, puisqu’il est admis que l’Iran ne figure pas dans l’autre liste, celle des pays fournisseurs de Daesh en combattants. L’intention de nuire est donc manifeste, ce qui complique les relations américano-iraniennes et plus globalement la question de la sécurité au Moyen-Orient.

Il n’y a pas de doute que «l’acharnement» que manifeste le nouveau président américain à l’adresse de Téhéran sera très largement abordé lors de cette visite. Même si le volet économique prend quelque importance, ces derniers mois, notamment depuis l’allègement des sanctions économiques à l’endroit de l’Iran, la nouvelle donne politico-diplomatique qui met l’Iran dans une situation difficile, aura certainement la part du lion dans les discussions algéro-iraniennes.

On peut aisément imaginer que Hassan Rohani sera demandeur d’une médiation algérienne. Celle-ci avait été sollicitée par les prédécesseurs du président iranien au début des années 2 000 où l’Algérie avait clairement affiché la couleur en soutenant ouvertement le droit des pays à développer un programme nucléaire à des fins civils. Alger avait joué la carte de la diplomatie discrète et a été un facilitateur dans les négociations, jusqu’à leur aboutissement en juillet 2015. Il faut dire que le processus a été laborieux et exceptionnellement lent, puisqu’il a duré 12 années et associé les cinq pays du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne. Tous les Etats impliqués dans cet accord ont adressé des messages de remerciements à l’Algérie pour le rôle diplomatique qu’elle a joué.

Il est donc tout à fait normal qu’en raison de la rupture de toute relation entre Téhéran et Washington, l’Iran se tourne encore vers l’Algérie dans une nouvelle tentative de reconstruire un dialogue et au final, trouver une issue satisfaisante pour tout le monde. Il est vrai que pour cette fois, la donne est différente, puisque les cinq autres pays signataires de l’accord sur le nucléaire iranien tiennent à sa mise en oeuvre et affichent leur refus d’une éventuelle suspension d’un traité qu’ils ont mis 12 longues années à façonner. Le rôle de l’Algérie sera certainement important, mais pas frontal, puisqu’il sera question d’actionner des voies «discrètes», histoire de convaincre les responsables des deux pays de l’utilité d’un accord qui assure la paix et la stabilité dans la région. Mais au- delà de ce que peut apporter l’Algérie en tant qu’intermédiaire, ses diplomates sont précieux pour les Iraniens comme pour les Américains, puisqu’ils garantissent la pérennité des contacts informels quelle qu’en soit la situation au plan officiel.

Rappelons que les diplomates algériens ont joué ce rôle à merveille lors de la crise des otages américains détenus par l’Iran au lendemain de la révolution iranienne. La conclusion heureuse de cette affaire a permis à l’Algérie de maintenir des contacts solides avec les Etats-Unis et l’Iran. Hassan Rohani sollicitera encore une fois ce canal de communication avec son ennemi de toujours, sachant que l’avenir immédiat sera difficile, d’autant que le nouveau locataire de la Maison- Blanche a ouvertement annoncé son allégeance à Israël.

Le veto brandi par sa représentante à l’ONU contre la désignation du Palestinien Salam Fayyad, comme émissaire des Nations unies en Libye, mettant en avant l’alliance de son pays avec Israël, illustre assez bien le poids qu’aura désormais Israël dans d’éventuelles nouvelles négociations sur le nucléaire iranien. L’Iran qui croyait en avoir fini avec une longue période de léthargie économique imposée par les sanctions américaine, appréhende un avenir immédiat certainement compliqué et aura besoin de l’Algérie pour gérer une autre zone de turbulence, impensable il y a encore une année.

38e anniversaire de la Révolution islamique

Le président Bouteflika félicite son homologue iranien

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de félicitations dans lequel il a réaffirmé sa volonté de continuer à oeuvrer de concert avec lui pour le renforcement des relations entre les deux pays. «Je saisis cette heureuse occasion, pour vous exprimer ma profonde satisfaction du niveau des liens privilégiés qui unissent nos deux pays frères et vous réaffirmer ma ferme volonté de continuer à oeuvrer de concert avec vous pour promouvoir ces relations à même de renforcer la coopération dans les domaines économiques et commerciaux et réaliser le progrès et la prospérité auxquels aspirent nos deux peuples frères», a ajouté le chef de l’Etat.