Recul des exportations,chute des prix du pétrole,grogne sociale..Quelle marge de manoeuvre pour Sellal?

Recul des exportations,chute des prix du pétrole,grogne sociale..Quelle marge de manoeuvre pour Sellal?

ff1-petrole-baril.jpgLe baril de Brent a perdu près de 20 dollars depuis le mois de février. Cela n’est pas resté sans conséquences sur l’économie nationale

Le gouvernement doit tenir ses promesses d’offres d’emploi pour les jeunes chômeurs du Sud et faire taire des mouvements sociaux de plus en plus agressifs.

Un casse-tête. Au cas où les pouvoirs publics décideront de mettre la main à la poche, nul doute que l’addition sera salée. Comme il n’existe pas d’autre alternative, il est fort probable que cela demeurera l’unique moyen pour éteindre l’incendie. L’Etat peut-il se permettre des augmentations de salaires aussi massives à l’image de celles décidées ces dernières années? Une opération qui a été pointée du doigt par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Les deux institutions de Bretton Woods ont mis en garde contre un risque de déséquilibre budgétaire et le besoin d’un prix du baril à 100 dollars pour l’économie nationale. Ces conseils vont être écoutés? Si l’on se réfère à la conjoncture actuelle du marché pétrolier il serait préférable qu’ils soient prix en compte car il y a de quoi s’inquiéter. Le baril de Brent a perdu près de 20 dollars depuis le mois de février et évolue sous la barre des 100 dollars. Cela n’est pas resté sans conséquences sur l’économie nationale. Les exportations ont chuté de plus de 2%. «Ce recul des exportations est dû à une baisse de plus de 3% des exportations des hydrocarbures…» indique les chiffres livrés par le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes qui précise que: «Quant aux importations, elles ont totalisé 12,67 mds usd durant les trois premiers mois de l’année en cours contre 10,66 mds à la même période de 2012, en hausse de 18,85%.» Une hausse de plus de 2 milliards de dollars en l’espace de trois mois. Alarmant! Les exportations en hydrocarbures qui assurent à l’Algérie 98% des recettes en devises montrent que ces dernières sont en train de décliner alors que la tentative de mettre un frein à la facture astronomique des exportations semble être vouée à l’échec. Une équation insoluble qui met en exergue une fracture sociale de plus en plus difficile à réduire. Le gouvernement est mis sous pression par des mouvements de protestations dont les revendications portent en priorité sur des augmentations de salaires et la création d’emplois alors que l’économie nationale risque d’être éprouvée par un prix du baril de pétrole qui est passé sous la barre des 100 dollars. Une ligne rouge que se sont fixés les pays membres de l’organisation des pays exportateurs de pétrole. En ce qui concerne l’Algérie, la marge est encore plus réduite puisque la Banque d’Algérie a fixé à 112 dollars le prix du brut pour pouvoir assurer son équilibre budgétaire. Une sorte de ligne de démarcation. Elle a été allégrement franchie. Quelle marge de manoeuvre pour le gouvernement Sellal? Peut-il continuer à garantir une paix sociale achetée à prix fort: des augmentations de salaires massives avec effet rétroactif depuis janvier 2008 pour tous les salariés de la fonction publique (secteur gros pourvoyeur d’emplois) et certains autres corps de métiers pour faire taire la grogne sociale qui a fait tâche d’huile. Les salariés, qui ont apprécié cette revalorisation des salaires pratiquement historique, n’ont pas eu le temps de savourer cette amélioration notoire de leur pouvoir d’achat qui a dû flancher sous les coups de boutoir répétés d’une flambée des prix sans précédent des produits de consommation de base (huile, sucre, céréales…) mais aussi et surtout des fruits et légumes, des viandes, du poisson et de la sardine en particulier. C’est donc pratiquement le retour à la case départ. Et se sont les secteurs traditionnellement frondeurs (éducation, santé, transports…) qui ont décidé de battre le pavé et de rallumer la flamme de la protestation…Le gouvernement est dos au mur…