Procès de transfert illicite de capitaux à Oran: des peines de 3 à 20 ans de prison ferme prononcées

Procès de transfert illicite de capitaux à Oran: des peines de 3 à 20 ans de prison ferme prononcées

Le procès dit de Maturky et Plialux, deux sociétés d’importation algéro-turques, dans lequel des Algériens et des Turcs étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux  de et vers l’étranger, dans le cadre d’une affaire de transfert illicite de 7 500 000 euros, s’est achevé lundi dernier par plusieurs condamnations et un acquittement.

Le tribunal criminel de première instance d’Oran a ainsi prononcé deux peines de 20 ans de réclusion par contumace, assorties d’une amende équivalant à quatre fois le montant transféré, contre les Turcs S. Murat et R. Mustapha, et une condamnation à 7 ans de prison par contumace contre leur compatriote K. Kamel.

Lequel, selon des sources crédibles, a été arrêté en Turquie, mais on ignore si son arrestation a été exécutée en vertu du mandat d’arrêt lancé par la justice algérienne. Les autres accusés, des entrepreneurs ou commerçants algériens, à savoir B. Abdellah, B. Mustapha, S. Abdellah et A. Nabil, ont, eux, écopé de 3 ans de prison, tandis que B. Boumédiène et A. Ali ont été condamnés à 18 mois.

Seul K. Mouloud a été acquitté. Les faits jugés remontent à 2015 lorsque,à la suite d’une alerte émanant d’Arab Gulf Bank (AGB), la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya d’Oran a ouvert une enquête sur les agissements suspects de Maturky et Plialux, deux sociétés d’importation algéro-turques domiciliées à Bir El-Djir. Les recherches ont révélé que si elles appartenaient à des Algériens pour 51%, les deux Sarl étaient dans les faits gérées par des ressortissants turcs, et dont S. Murat était le véritable patron. Les deux actionnaires “majoritaires” algériens qui avaient seulement servi à créer Maturky et Plialux, n’ayant aucun pouvoir de décision. Les investigations ont ensuite révélé que les deux sociétés mixtes servaient au transfert illicite de devises à l’étranger. Deux entrepreneurs, B. Boumédiène et A. Ali, et leurs enfants, Abdellah et Nabil, ont, innocemment ou non, joué un rôle mettant leur réseau de connaissances (banques, ports…) au service de S. Murat et de ses compatriotes.

Ainsi, les opérations mises sur pied ont permis de transférer vers l’étranger 7 500 000 euros au cours de 16 opérations d’importation (sur 42 prévues par les Turcs) de marchandises, qui s’avèreront ne pas correspondre aux déclarations faites aux douanes en termes de qualité et de valeur marchande.

 

S. Ould Ali