Procès en appel de l’affaire des 81 kilos de cocaïne: 15 ans de prison requis contre 23 accusés

Procès en appel de l’affaire des 81 kilos de cocaïne: 15 ans de prison requis contre 23 accusés

par M. Nadir

Procès en appel de l’affaire des 81 kilos de cocaïne: 15 ans de prison requis contre 23 accusés

  Lors du procès en appel à la cour d’Oran de la très délicate affaire des 81 kilos de cocaïne, retrouvés près des îles Habibas en janvier 2015, le ministère public a requis le maintien de la condamnation à 15 années de réclusion contre 16 accusés, prononcée en première instance par le pôle pénal spécialisé d’Oran, et l’application de la même peine contre les 7 personnes qui avaient été relaxées.

Un réquisitoire qui a été très mal accueilli par les avocats de la défense, convaincus que leurs clients ont été sacrifiés sur l’autel des règlements de comptes entre les trois services de sécurité que sont « la gendarmerie nationale, la marine et la sécurité militaire».

Tous les inculpés qui ont été appelés à la barre – dans une salle d’audience « libérée » pour la circonstance des justiciables des autres affaires – ont clamé leur innocence comme ils l’avaient fait en octobre dernier devant le pôle pénal spécialisé et réaffirmé que leurs aveux leur avaient été arrachés par la force.

Devant les familles des accusés venues en nombre soutenir leurs proches, les avocats de la défense se sont relayés pour dénoncer une « affaire préfabriquée », « un déni de justice scandaleux à l’égard d’innocents », « un coup monté destiné à blanchir les vrais responsables en incriminant de pauvres pêcheurs ». L’affaire qui a fait grand bruit en Oranie avait éclaté en janvier 2015 avec la découverte, près des îles Habibas, de 63 plaquettes de cocaïne par des pêcheurs qui ont alerté les services de sécurité. Une enquête avait été ouverte et avait, entre autres, déterminé que les caractéristiques physiologiques du produit stupéfiant étaient similaires à celles de quantités de cocaïne saisies dans quelques wilayas du pays. Plus de 30 personnes, entre civils et marins, avaient alors été interpellées et inculpées pour trafic de cocaïne.

Jugés par le pôle pénal en octobre dernier pour des faits de trafic de drogue suivant l’article 17 de la loi 04-18, portant prévention et répression de l’usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, 16 prévenus avaient été condamnés à 15 années de réclusion criminelle, 8 se trouvant en fuite à 20 ans par contumace et 7 avaient été relaxés.

Le verdict avait provoqué une vague de colère chez les parents des accusés qui l’ont immédiatement exprimée à l’intérieur et hors du tribunal correctionnel de Cité Djamel où siège le pôle pénal spécialisé. Quelques jours plus tard, ils ont organisé un sit-in devant le palais de Justice avant d’alerter des organisations de défense des droits de l’homme.

Aujourd’hui, ils disent espérer un « verdict juste et équitable en faveur de nos enfants qui n’ont absolument rien fait ».