Le Croissant-Rouge algérien au secours des réfugiés libyens
France 24 et Al Jazeera n’ont rien vu des caravanes composées de plusieurs semi-remorques transportant des vivres, des couvertures et des médicaments.
Près de 4000 Syriens fuyant les violences dans le nord-ouest de la Syrie se sont réfugiés en Turquie. Les télévisions arabes ont annoncé en une, cette situation grave. Plus encore, toutes les grandes chaînes arabes et occidentales, dont France 24, ont accaparé le dossier en lui consacrant des émissions et reportages en vue d´alerter l´opinion internationale. Envoyés spéciaux, images de réfugiés affluant sur le sol de la Turquie, nourrissent les plateaux des télévisions à grande diffusion et multilingue. Les chaînes s´affolent et crient: «C´est la catastrophe! C´est la crise humanitaire! La communauté internationale doit bouger!» Evidemment, c´est un drame humanitaire. Dans la foulée, il faut noter que même le haut commissaire des Nations unies, chargé de la question des réfugiés, Antonio Guterres, n´a pas manqué de manifester ses vives inquiétudes en évoquant même «le risque d´une crise humanitaire».
C´est dire que ces déplacements de personnes syriennes vers la Turquie sous l´effet des troubles sociaux soulèvent des interrogations multiples et une attention particulière des médias. Parallèlement, la question des réfugiés libyens et des ressortissants étrangers, affluant sur le sol algérien, est complètement ignorée. Ni les médias étrangers ni Antonio Guterres n´ont soufflé mot sur cette situation. Mais malgré cette indifférence de la communauté internationale, le Croissant-Rouge algérien multiplie ses efforts en organisant, notamment des caravanes avec le soutien de plusieurs organisations humanitaires algériennes se composant de plusieurs semi-remorques transportant des vivres, des habits, des matelas, des couvertures et des médicaments pour les réfugiés de différentes nationalités installés dans un camp aménagé à Ras Jedir, à proximité de la frontière tuniso-libyenne.
Le ministère des Affaires étrangères dément
Le ministère des Affaires étrangères a démenti hier l´information faisant état de l´exil du guide libyen, le colonel Mouamar El Gueddafi, en Algérie. Interrogé par l´APS sur des informations rapportées par des TV étrangères sur un prétendu exil du colonel Mouamar El Gueddafi en Algérie, le porte-parole du MAE, M. Amar Belani, a déclaré qu´il s´agit d´affabulation que je démens de la manière la plus catégorique».
De ces caravanes qui ont pris la route au début du mois de mai dernier et suivies par d´autres composées de nombreux volontaires, dont des médecins et des psychologues au secours de personnes en détresse, les télévisions arabes et occidentales n´ont rien vu.
En revanche, elles répercutent des accusations basées sur des arguments fantoches selon lesquels l´Algérie envoie des mercenaires en Libye. Voilà ce qui s´appelle de la manipulation médiatique à grande échelle. Y a-t-il deux collèges de réfugiés? Pourtant, ces canaux médiatiques à l´affût de «l´information» sont très attentifs au moindre bruit, répercutant un simple écho, lié aux relations algéro-libyennes. Pour preuve, il faut souligner qu´il a fallu juste une simple rumeur, accusant l´Algérie d´avoir fourni de l´aide à Mouamar El Gueddafi, pour qu´Al Jazeera, Al Arabia et France 24 en fassent un sujet d´intérêt, sans précédent, qu´elles répercutent en continu comme s´il s´agissait d´un scoop mondial.
Dans ce cas de figure, nombre de questions s´imposent: qu´en est-il de la situation des milliers de Libyens qui se sont réfugiés en Algérie depuis trois mois? Les médias arabes et occidentaux s´adonnent-il à la politique du deux poids, deux mesures, ou s´agit-il d´orientations bien précises, répondant à des desseins inavoués? «Au moins 10.000 personnes se sont enfuies du déluge de feu que subit la Libye pour trouver refuge aux frontières algéro-libyennes», selon des sources sécuritaires.
Les postes frontaliers de Tinalkoum, Tarat et Debdeb, enregistrent régulièrement, des flux de réfugiés libyens fuyant les violences qui se sont déclenchées, depuis mi-février dernier, entre les rebelles et les pro-El Gueddafi.
Selon les mêmes sources, les flux d´entrées en provenance de la Libye, à ces postes frontaliers grossissent sans cesse.
Le nombre de réfugiés libyens, mais aussi de ressortissants étrangers, travaillant en Libye, augmente chaque jour. Ils sont pris en charge à tous les niveaux. Installés dans des camps aménagés pour la circonstance, et ce, sous les bons auspices de l´Algérie, qui n´a pas cessé, d´ailleurs, de renforcer ses capacités d´accueil pour les réfugiés de la Libye.
Mieux encore, des missions humanitaires et caravanes ont été organisées pour venir en aide aux Libyens se trouvant aux frontières algéro-tunisiennes. Celles-ci ont acheminé toutes sortes d´aide aux camps des réfugiés libyens, installés en Tunisie.