Pénurie de lait en sachet : Y’a pas crise, ce n’est pas rassurant non plus !

Pénurie de lait en sachet : Y’a pas crise, ce n’est pas rassurant non plus !

En Algérie, la pénurie de lait en sachet ne date pas d’aujourd’hui, ou chaque année, les mêmes problèmes de production et de distribution refont surface. L’État qui subventionne la matière première importée en devise, montre des insuffisances dans sa gestion, tant que le marché observe depuis plusieurs jours une sérieuse pénurie en matière d’approvisionnement.

Lors d’une simple virée, effectuée hier, chez des commerces, des chaînes humaines interminables se forment devant les épiciers pour s’en approvisionner en lait en sachet. Ce produit de première nécessité est presque introuvable dans plusieurs communes. Et lorsque le produit est disponible, les magasins sont pris d’assaut par des dizaines de citoyens. Afin d’éclairer les zones d’ombre sur ce qui s’apparente à une pénurie, nous avons pris attache avec un distributeur. Ce dernier explique que « l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) est le seul importateur de la poudre de cette matière soutenue. Il n’est un secret pour personne que la cause principale de l’insuffisance du lait en sachet, demeure dans la diminution de la facture d’importation, estimée actuellement à 500 millions de dollars/an. Si dans un premier temps les responsables ont soutenu une baisse des importations de la poudre de lait, les résultats de cette politique influent sur la production des usines. D’ailleurs, les responsables affirmant que cette poudre est distribuée, selon les quotas initiaux à tous les producteurs, qu’ils soient publics ou privés», a-t-il indiqué. Abordant le problème à l’origine de cette pénurie, il estime qu’«au marché de gros de Semmar, des sacs à 40 kg de lait en poudre sont largement disponibles. Mais, il faut voir à quel prix ils sont cédés», dénonce notre interlocuteur. Et d’ajouter que des opportunistes parmi les plus véreux interviennent sur le marché pour vendre ce produit. Et pour cause, ces intermédiaires informels n’ont rien à perdre et ce sont plutôt les citoyens qui en payent «le prix fort». Concernant la rareté de cet aliment au niveau des épiceries, ce distributeur nous fait savoir que «certaines communes où la démographie a connu une hausse, deux où trois camions chargés en lait ne peuvent satisfaire la demande de tous. Comme ce fut le cas dans la commune de Birtouta, dont le nombre des habitant s’est multiplié ces dernières années, sans que le quota de lait ne soit revu en hausse». Devant les pénuries répétitives, les pouvoirs publics ont pris pourtant certaines mesures afin d’éviter toute perturbation dans la distribution de ce produit vital. Les commerçants, pour leur part, regrettent certaines «mauvaises habitudes» des citoyens qui achètent des quantités dépassant de loin leurs besoins réels. Par ailleurs, selon le même distributeur de lait, l’Onil devrait distribuer les quantités de poudre de lait importées de manière «équitable et selon les besoins de chaque région du pays». En principe, cette mesure portant une gestion équitable de ce produit permettra d’approvisionner les commerces au niveau de toutes les localités du pays sans que le prix de vente de 25 DA/sachet ne soit revu à la hausse. En tout cas, pour la journée d’hier, nous avons constaté que d’ores et déjà, certains commerçants à Alger cèdent le produit à 35 DA/sachet. Un constat qui interpelle les autorités publiques qui doivent veiller sur la réglementation en vigueur.

Mohamed Wali