L’association algérienne d’alphabétisation Iqraa en coordination avec la DGSN a lancé hier une campagne nationale de lutte contre la violence. Cette initiative a été lancée à partir du forum de la Sûreté nationale. Des hauts responsables de la DGSN ont encore une fois tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de ce phénomène qui ne cesse de prendre des proportions graves au sein de la société.
Un phénomène, qui selon les services de sécurité, gangrène la société au quotidien et menace plus précisément la cellule familiale. A cet effet, la lutte contre la violence à l’égard des femmes est devenue l’une des plus grandes priorités de l’Etat. Les responsables de la DGSN ont tenu à indiquer que d’importants progrès ont été accomplis ces dernières années, et ce, dans l’objectif d’apporter une protection meilleure pour les femmes qui subissent des violences conjugales.
Mais, malheureusement, le nombre de femmes violentées reste en hausse. Ce qui nécessite des efforts plus importants et une protection juridique plus efficace.
Ces responsables ont tenu aussi à faire savoir que la violence contre les femmes est l’un des crimes les moins poursuivis, car de nombreuses femmes n’osent pas dénoncer leurs époux pour ne pas subir les menaces et autres brutalités. Il est temps de mettre en application les lois de la République pour pouvoir lutter contre ce phénomène et mettre un terme à cette situation des plus alarmantes, ont-ils souligné.
De son côté, l’initiatrice de cette action, Mme Aïcha Barki, présidente de l’association Iqraa, a affirmé que le phénomène de la violence contre la femme s’accentue en Algérie, à défaut d’une protection judiciaire. Espérant dans ce même sillage que les dernières modifications apportées dans le cadre de la réforme du code de la famille vont apporter leurs fruits dans les plus brefs délais. La présidente de l’association a tenu à dire que l’analphabétisme est une arme pour lutter contre la violence. Elle a en outre avoué que le constat est effrayant, préférant ne pas parler des chiffres avancés.
Car, selon elle, ils sont loin de la réalité. Ces mêmes chiffres ne représentent, a-t-elle ajouté, que le taux des déclarations faites auprès de la médecine légale et ou recensées auprès de la justice. Selon la présidente de l’association, «il est temps de voir les chose de manière plus claire et d’affronter la réalité de manière sérieuse».
H. B.