Panneaux d’affichage électoral unifiés pour la capitale: Facture salée, qualité douteuse

Panneaux d’affichage électoral unifiés pour la capitale: Facture salée, qualité douteuse

Contrairement aux autres wilayas qui ont gardé l’ancienne, la wilaya d’Alger, pour le scrutin législatif du 4 mai prochain, a opté  pour un modèle unifié de panneaux d’affichage  pour l’ensemble des communes de la capitale. Pourquoi ce choix et surtout quel est le coût de ces panneaux ornés de fer forgé avec dorure ?

Par le passé,  les panneaux  d’affichage  étaient   directement financés  par les Assemblées populaires communales (APC). Celles  qui souffraient de   difficultés  financières   recevaient   des subventions  de l’Etat. Pour les élections  législatives du 4  mai prochain,    le marché  a   été  accordé  aux Epics  de  la wilaya  d’Alger qui ont  fusionné   le 22 mars dernier.

« A la base,   l’idée   de panneaux  d’affichage unifiés et plus esthétiques est   bonne. Sauf  que   c’est uniquement    le cadre  qui est  en fer  forgé, le  reste est  conçu  de matière   fragile qui est  le formica » ,  nous  déclare le  président  de  l’APC  de Sidi Moussa. Les actes de  vandalisme commis ces  derniers jours dans sa   commune  l’ont  obligé à remplacer  certains de   ces nouveaux panneaux   par l’ancien stock. Une autorisation a été  délivrée dans ce sens, la semaine dernière,  par la  wilaya pour l’ensemble  des communes  qui ont  été victimes de  ce genre de préjudice. On  se trouve  dès lors,  avec  deux  types de panneaux  pour la même  élection. Le défi de  la    wilaya  d’Alger  d’imposer pour ce  scrutin  un modèle unifié  est  déjà perdu, dès les premiers  jours de la campagne électorale.

Auparavant, les communes accordaient le marché  des panneaux d’affichage  à  des entreprises  privées  ou des artisans  locaux. Fabriqués  en métal, ces  panneaux   d’une durée de    vie plus longue  étaient, une fois le scrutin  passé,  stockés  dans les magasins   communaux, en  vue de leur réutilisation.  Les  plus endommagés  étaient  vendus  aux enchères pour la  récupération de la matière première.

Le président de  l’APC de Telassa Merdja, commune de 35 000  habitants, affirme   que  l’ancien modèle  d’un  panneau   pour   trois affiches   revenait   à environ 10 000 dinars. Le nouveau   modèle,  actuellement  planté dans les communes  d’Alger centre,   coute   trois fois  plus cher, pour une   durée de   vie aléatoire,  soit  32 000  dinars. A  titre  d’exemple, toute    commune de plus de 50 000 habitants  doit  être  dotée, selon la loi,  au moins de  17  panneaux. La   wilaya  d’Alger est  découpée en 13  Dairas et 57 communes. La densité de  la population pour chacune des  communes  oscillent  en général entre  20 000 et plus de 100 000 habitants.  Voici  quelques  exemples : Alger-centre 75 541, Sidi M’hamed 67 873, Réghaia 85 452, Cheraga  80 824, Ain Benian 68 354, Eucalyptus 116 107 habitants et Oued Smar 32 062  habitants…Au total, la wilaya d’Alger a  mobilisé 1480  espaces  pour l’affichage des  listes électorales à titre du scrutin   législatif du 4 mai prochain. La  facture    de l’ensemble des panneaux  répartis à  travers   la capitale est  ainsi   vite  calculée Bien  que  la  deuxième  semaine de   campagne est  bien entamée, ces  panneaux  ne contiennent que quelques  affiches  des partis  , côtoyant  bizarrement  ceux  de  la campagne gouvernementale « Samaa sawtek », lancée, pour contrer  le boycott. Les   formations politiques relativement présentes en matière d’affichage sont le FLN, RND   et MSP.  Les affiches des  listes indépendantes  sont rares, à travers   les différentes  communes de  la capitale. Comme  si  les partis et candidats  n’accordaient  que peu    d’importance  à  ces espaces de  campagne, qui d’ailleurs  ne suscitent que peu   d’intérêt des  passants.