Où sont la viande indienne et le système de régulation des prix ?

Où sont la viande indienne et le système de régulation des prix ?

07_dinars-algerien.jpgInflation à la veille du mois sacré

La hausse des prix des viandes rouges et blanches, enregistrée ces derniers temps sur les principaux marchés de la wilaya, est due à une pure spéculation plutôt qu’à une baisse de la production.

Selon des professionnels de la filière, il n’y a aucune baisse de production cette année avec toutes les mesures prises par l’Etat pour le développement de la filière, notamment l’importation des aliments de bétail et la bonne pluviométrie favorisant une végétation plutôt dense.

Les fortes hausses de prix des viandes sont le résultat des intermédiaires qui viennent se greffer à la chaîne et profitent de telles occasions pour booster leurs gains, a-t-on expliqué.

Il parait notamment que les maquignons et les aviculteurs sont réticents à vendre leurs bêtes en cette période de l’année, préférant renforcer leur cheptel pour les bonnes occasions tel que l’Aïd El Adha et accroître ainsi leurs revenus, ont indiqué des grossistes et des bouchers ayant pignon sur rue. Selon eux, les spéculations vont bon train, générant également une certaine pénurie sur les marchés de gros.

Les pluies précoces, synonyme d’abondance de fourrages pour le bétail, ont également favorisé le surenchérissement des prix du mouton, à l’approche de la fête de l’Aïd El Adha, au grand bonheur des maquignons qui n’en demandaient pas tant pour effacer des années de sécheresse.

Il y a de l’herbe partout et la végétation riche donne toute la latitude aux éleveurs de garder leurs troupeaux en cas de mévente, contrairement à l’an dernier où la préoccupation majeure des éleveurs était de liquider pour ne pas avoir à nourrir les bêtes, explique un vieux maquignon qui fait souvent l’axe Oran-Mécheria pour ravitailler les souks en ces périodes de l’année. Selon lui, ce commerce est un filon en or mais pas pour cette année, les prix étant trop élevés et les gens achètent moins.

Pour faire du bon business, il faudra attendre encore, ajoute-t-il. Dans les marchés de gros, les troupeaux se négocient au prix fort. Certaines bêtes sont proposées à 22.000 DA l’unité, soit un prix qui dépasse l’entendement, sachant que sur le marché du détail, il faut rajouter au bas mot, 30% pour répercuter les frais de transport et la marge bénéficiaire.

Mais est-ce que cela justifie les prix affichés chez les volaillers et bouchers, nécessairement qu’il est aussi annoncé l’importation de viande en provenance d’Inde de puis deux semaines déjà, sauf que jusqu’ici le poulet est à 360 dinars/kg et la viande rouge qui oscille entre 850 et 1100 dinars, et les prix des deux viandes poursuivent leur tendance haussière, a-t-on constaté sur les principaux marchés de la ville. La viande bovine dépasse nettement les 900 DA/kg, le foie de veau est à 1.400 DA le kg et celui de l’agneau à 1.600.

Les prix ont augmenté en l’espace de quelques jours, «du jamais vu !» commente une mère de famille désemparée devant cette situation. Et le plus ahurissant c’est, il convient de le signaler, les viandes blanches dont les prix n’échappent pas au phénomène de la hausse et suivent la courbe ascendante.

Le kg de dinde se situe autour de 400 DA, tandis que les morceaux de choix comme l’escalope sont passés en quelques jours de 530 DA à 680, voire 700 DA sur les étals de bouchers, au grand dam des ménages à faible revenu.

Une autre dame dira stupéfaite: «Le poulet éviscéré, cédé habituellement à 180 DA, est proposé à 360 DA le kg.

A la question de connaître les principales causes de cette hausse des prix, les marchands de volailles mettent directement en cause les prix des aliments du bétail dont les intrants sont essentiellement importés.

Lorsque d’autres expliquent cette flambée par la hausse des températures qui provoque une forte mortalité du poulet de chair.

Hadj Hamdouche