ORAN : 11 entreprises du bâtiment dans la liste noire

ORAN : 11 entreprises du bâtiment dans la liste noire

Ces entreprises sont mises dans la black-liste comprenant les noms et les filiations des sociétés n’ouvrant plus jamais droit à des soumissions dans la wilaya.

Tout contrevenant paye, rubis sur l’ongle, la facture de son relâchement. C’est contre toute attente la démarche répressive entreprise par la wilaya d’Oran. Une telle mesure est déjà mise en application. C’est ce qu’a annoncé le wali d’Oran, Mouloud Cherifi, en écartant 11 entreprises de toutes les soumissions quant à la réalisation des chantiers de l’Etat. Le wali a expliqué que «nous avons résilié tout contrat nous liant à ces entreprises dans le cadre des projets du bâtiment». Une telle démarche s’inscrit dans l’assainissement du fichier des sociétés ayant raflé des projets pour se livrer après à des jeux sordides. Une telle décision n’a pas été déduite des suites d’un simple fait du hasard. Elle a été motivée par le fait que ces entrepreneurs défaillants aient transgressé le cahier des charges qu’ils ont paraphé après avoir été désigné réalisateurs des chantiers qu’ils se sont taillés par voie de soumission. Ce n’est pas tout. La même mesure a été accompagnée par une autre non moins draconienne, mettant fin définitivement à toutes les activités de ces sociétés dans le territoire de la wilaya d’Oran. Leur culpabilité dans la transgression des clauses du contrat étant reconnue, ces sociétés sont placardées et affichées en tant que mauvaises réalisatrices. Autrement dit, elles sont mises dans la liste noire ou encore la black liste comprenant les noms et la filiation de toutes les sociétés n’ouvrant plus jamais un seul droit soit-il, à des soumissions dans la capitale des Deux Lions, Oran. Ce n’est là que le début d’une mission d’assainissement du fichier des entreprises faisant la pluie et le beau temps dans un secteur névralgique, le bâtiment. La demande en matière de logement étant accrue, ces entreprises s’ingénient dans la paresse et les retards flagrants qu’elles observent dans la réalisation des chantiers qu’elles se sont taillés à coups de plusieurs millions de dinars. Dans plusieurs cas, ces entrepreneurs ne trouvent rien de mieux à faire pour s’expliquer que d’évoquer les fallacieux prétextes liés à la hausse des prix des matériaux de construction alors que le ciment a, depuis plus de six mois, connu une baisse très sensible ayant atteint le plus bas niveau. Un sac de ciment pesant 50 kg est cédé ces jours-ci au tarif ne dépassant pas 450 DA. Idem pour le reste des autres matériaux dont les tarifs ont chuté de manière très notable. Cela se passe alors que les finances ne manquent pas, tout comme elles ne risquent plus de faire défaut dans le futur. Le bâtiment est amplement financé. C’est du moins ce que l’on déduit de l’aveu fait tout récemment par le wali d’Oran qui a indiqué que le dû de toutes les entreprises a été réglé. La facture globale de ces redevances est égale à

13 milliards de dinars. A quoi donc jouent ces entrepreneurs en tournant le dos aux clauses des contrats qu’ils ont signés alors qu’ils ont perçu leur dû jusqu’au dernier centime? D’un point de vue réglementaire, aucun état d’esprit ne justifie leurs actes. C’est donc la disgrâce et non les hostilités. Car la wilaya d’Oran est en phase de lancer des projets non moins ambitieux pendant que d’autres sont déjà en chantier. Il s’agit de pas moins de 34 000 logements dont les travaux sont en cours. En tout, le programme de wilaya en la matière prévoit la réalisation d’un lot de 54 000 habitations. Dans les tout prochains jours, les services en charge de l’habitat procéderont à l’attribution d’un lot de 6 000 logements sociaux. C’est un chantier pharaonique pour lequel le défi est relevé, d’où d’ailleurs les dernières instructions émanant de la wilaya d’Oran, sommant les responsables des neuf daïras à se préparer pour mener à bon cap une telle mission. Le pari ne sera totalement réussi qu’en faisant table rase à la faveur du relogement de ces milliers de familles vivant sous des toits menaçant de s’écrouler à tout moment, le vieux bâti.

La wilaya d’Oran recense pas moins de 1991 immeubles classés dans la zone rouge. A cela s’ajoute l’habitat précaire qui fait rage un peu partout au niveau des quartiers les Planteurs, Ras El Ain, Mediouni, El Hamri etc, tout comme les bidonvilles qui poussent comme des champignons un peu partout dans les 26 communes composant le territoire de la capitale se préparant pour les Jeux méditerranéens de 2021. En tout, ce sont 41 000 taudis qui ternissent l’image da la première ville touristique du pays. A quand donc le bout du tunnel? Pas de sitôt.

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