à Omar Benzerga, le talentueux milieu de terrain du FC Nantes et international espoir, a accordé à notre correspondant en France une longue interview au lendemain du match de coupe de France Lille-Nantes perdu aux penaltys,…
…par les jeunes canaris face à des Lillois leaders du championnat de France. Dans cet entretien, Omar Benzerga parle de son parcours, de l’équipe nationale et d’un entraîneur qu’il connaît bien, Abdelhak Benchikha.
– Hier (interview réalisé le 3 février), il s’en est fallu de peu que votre équipe, Nantes, ne crée la surprise en coupe de France en éliminant Lille, le leader de la Ligue 1.
– Franchement, je suis très déçu que nous ayons perdu, parce que l’exploit était à portée de nos mains. Grâce à notre défense héroïque et après un combat de 120 minutes, nous avons réussi à arriver à la séance de penaltys avec un score de 1 à 1. A partir de là, c’est l’expérience des Lillois et de leur gardien Mikaël Landreau qui a fait la différence. Notre inexpérience et notre jeunesse n’ont pas tenu la distance puisque sur cinq penaltys tirés, nous en avons raté 3, dont le mien contre seulement deux à nos adversaires. Je souhaite au LOSC (Lille) d’aller le plus loin possible dans cette coupe de France.
– Vous étiez incertain pour ce match face à votre ancien club, vous ressentez encore la vilaine blessure qui vous a éloigné des terrains ces derniers mois ?
– En fait, la méchante blessure que j’avais contractée à la cheville en début de saison et qui m’a, il faut bien le dire, gâché la première partie de celle-ci, est définitivement guérie puisque j’ai repris les entraînements et joué un gros quart d’heure lors de la dernière journée de championnat face à Evian. Le problème, c’est qu’à la dernière séance d’entraînement précédant ce match de coupe de France face à Lille, j’ai reçu un coup sur ma cheville convalescente et, par précaution, le coach a décidé de ne prendre aucun risque en me faisant jouer. Mais comme le LOSC est mon club formateur, il fallait que je joue ce match et, el hamdoullah, je suis entré à la 116’ de jeu.
– Vous n’étiez pas le seul, il y avait beaucoup d’anciens Lillois et d’anciens Nantais dans les deux équipes sur le terrain.
– C’est vrai que côté nantais, il y avait Bruno Cheyroux et moi qui avons déjà joué à Lille et, côté lillois, il y avait l’ancien gardien du FC Nantes, Mikaël Landreau, qui nous a fait très très mal lors de la séance de penaltys.
– Maintenant, Omar, pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter au public algérien en quelques mots ?
– Je m’appelle Omar Benzerga, j’ai 20 ans, je suis né le 16 mars 1990 à Châtellerault en France, je suis international algérien espoir et j’évolue au FC Nantes Atlantique, en deuxième division française. Mon poste, c’est milieu de terrain, mais au sens large du terme, car ma polyvalence me permet de jouer en 6, en 8 et même en 10.
– Et en Algérie, vous êtes originaire de quelle région ?
– Je suis originaire de la wilaya de Relizane, plus précisément de la petite ville de Sidi Aïssa, vers Mazouna.
– Pouvez-vous nous retracer votre parcours footballistique, de vos débuts jusqu’à votre arrivée au FC Nantes ?
– Mon parcours est «classique», j’ai commencé comme tous les enfants dans le club de ma ville Châtellerault, à l’âge de 8 ans et c’est à 14 ans que les choses ont commencé à bouger pour moi puisque j’intégrais le centre de pré, formation de Châteauroux. Ce centre de pré, formation a vraiment été bénéfique pour moi puisque nous étions continuellement supervisés par des représentants de centres de formation de clubs de Ligue 1 et de grands clubs européens. A l’âge de 15 ans, j’avais plusieurs propositions et j’ai accepté celle qui était la plus importante pour moi, celle du Lille Olympique Sporting Club, le LOSC où je suis resté 5 ans avant de signer à Nantes cette saison.
– Justement, pouvez-vous nous parler de cette période lilloise ?
– Comme je vous l’ai dit, j’ai fait toute ma formation à Lille et j’y ai passé cinq magnifiques années. Je m’y suis très vite imposé et j’y ai signé mon premier contrat professionnel à l’âge de 17 ans.
– C’est tôt 17 ans, pour signer son premier contrat pro dans un club de Ligue 1. Vous deviez répondre à leurs attentes ?
– En fait, je vais vous expliquer comment les choses se sont passées. J’ai évolué en équipe de France de jeunes et j’ai réussi de très bonnes prestations en sélections françaises U17 et U18. Les matchs des équipes de France de jeunes étant très suivis, de grands clubs français et européens comme Arsenal, par exemple, commençaient sérieusement à me tourner autour avec insistance.
Les dirigeants du LOSC, en accord avec l’entraîneur de l’époque, Claude Puel, qui aimait beaucoup mon profil, ont décidé pour que je reste au LOSC, de me faire signer mon premier contrat professionnel. Malheureusement pour moi, une cascade de blessures s’est abattue sur moi et je n’ai pas pu défendre réellement mes chances dans le club et montrer mon potentiel.
– Les équipes de France de jeunes sont donc très importantes dans le parcours de l’apprenti footballeur ?
– Les équipes de France de jeunes font partie de la formation. Tout le travail fait dans les centres de formation français se fait en accord avec la feuille de route de la DTN qui valide le travail effectué par les clubs avec les différentes équipes de jeunes. En ce qui me concerne, les équipes de France de jeunes m’ont aidé dans mon parcours, mais à ma majorité, j’ai préféré représenter l’Algérie, mon pays, que j’ai appris à aimer depuis ma plus tendre enfance grâce à l’éducation de ma mère et surtout de mon père, Allah yarahmou, que je ne remercierai jamais assez.
– Comment s’est faite votre arrivée à Nantes et pourquoi ?
– Mon épisode lillois ne s’étant pas passé de la meilleure des manières, je devais rebondir et cela passait par une nouvelle aventure dans un nouveau club. Je n’avais que deux propositions sérieuses, une de l’Olympique lyonnais où Claude Puel, mon ancien entraîneur à Lille, voulait que je le rejoigne et une autre du FC Nantes, club au passé prestigieux, aujourd’hui en ligue 2.
J’ai choisi Nantes sans hésiter, malgré mon admiration et mon respect pour Lyon et surtout pour Claude Puel, car j’étais à la recherche de temps de jeu et Nantes m’offrait les meilleures garanties dans ce domaine. Quant au pourquoi, il est très simple, hormis le temps de jeu qui me permettrait de vraiment démarrer ma carrière et d’atteindre l’équipe nationale A qui est mon but depuis que j’ai intégré les Fennecs espoirs. Malheureusement, je me suis blessé en début de cette saison avec Nantes, mais là, j’ai six mois pour montrer de quoi je suis capable.
– Donc, l’équipe nationale A fait partie de vos objectifs ?
– L’équipe nationale, c’est l’objectif de tout footballeur algérien sur la planète. Mon passage chez les espoirs a aiguisé mon appétit. Je connais bien Abdelhak Benchikha qui m’a entraîné chez les espoirs, c’est un homme juste et un grand professionnel. Si vous êtes compétent et que vous pouvez amener un «plus» à l’EN, il fera appel à vous, même si vous jouez en Ligue 2. Walid Mesloub et Mehdi Mostefa en sont les parfaits exemples. Aujourd’hui, le ballon est dans mon camp et c’est à moi de travailler avec mon club pour mériter une sélection inchallah.
– Avez-vous suivi le parcours récent des Fennecs ?
– J’ai suivi d’un peu loin, car j’étais pris par mes pépins de santé. Ce que je peux vous dire, c’est que l’équipe nationale est en phase de transition après le départ de Rabah Saâdane et de quelques joueurs, il faut, à mon sens, laisser le nouveau sélectionneur travailler dans la sérénité et vous verrez que les résultats vont revenir inch Allah. Benchikha est l’homme de la situation.
– Vous semblez apprécier Abdelhak Benchikha ?
– Je connais bien M. Benchikha, qui m’a entraîné en sélection espoirs. C’est un homme très compétent et qui connaît le football sous toutes ses coutures. C’est un passionné, soucieux du détail et qui ne laisse rien au hasard. C’est un entraîneur proche de ses joueurs, qui nous parle beaucoup, nous donne de bons conseils et qui a une vision moderne du football. Personnellement, j’ai beaucoup appris à son contact. Il est très loin de l’image «caricature» du général Benchikha que nous donnent les médias.
– Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
– Je ne vois rien d’autre à part une superbe deuxième partie de saison avec le FC Nantes et inch Allah une sélection en équipe nationale.
– Un dernier mot ?
– Je voudrais saluer tout le peuple algérien en général et les supporters de football en particulier. Les gens malades et hospitalisés à qui je souhaite un prompt rétablissement ainsi que tous les lecteurs de votre journal. Un dernier petit message personnel si vous le permettez, j’aimerais passer le salam à tous les habitants de ma ville de Sidi Aïssa, à ceux qui me connaissent à Mazouna et en France et bien sûr à ma famille.