Le président américain Barack Obama a encore une fois appelé à la création d’un Etat palestinien et la fin de la colonisation. C’était à l’occasion de la visite du président palestinien Mahmoud Abbas à Washington. «Je crois fermement à une solution à deux Etats», la Palestine coexistant avec Israël, a dit Obama.
Il a aussi rappelé avoir été «très clair quant à la nécessité d’arrêter la colonisation» lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le 18 mai à la Maison-Blanche. Les divergences sur l’Etat palestinien et la poursuite de la colonisation paraissent de plus en plus nettes depuis la visite du Premier ministre israélien. Israël a opposé une fin de non-recevoir au nouvel appel de l’administration américaine quant à l’arrêt total de la construction de colonies juives.
Mais il reste peu probable que le gouvernement américain aille jusqu’à exercer des pressions sur l’allié israélien. Pourtant Netanyahu refuse clairement d’accepter un règlement à deux Etats, au cœur des efforts de paix depuis des années, et refuse obstinément un arrêt total de la colonisation. Faisant preuve de souplesse envers l’Etat hébreu, Obama a refusé de s’enfermer dans un «calendrier artificiel» de résolution du conflit. Son prédécesseur, George W. Bush, quand il avait présidé à un effort de relance du processus de paix fin 2007, s’était donné jusqu’à la fin de son mandat en janvier 2009 pour un Etat palestinien.
Ce qui s’est révélé n’être qu’un simulacre. Le président palestinien Abbas a annoncé après la rencontre avoir remis au président Obama lors de leur rencontre un document contenant des idées pour une éventuelle relance du processus de paix. Resté lettre morte au même titre que la feuille de route. L’initiative arabe de paix, prônée par l’Arabie saoudite en 2002, prévoit une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis 1967 et la création d’un Etat palestinien.
Israël, jouissant de l’impunité sur le plan international, l’a rejetée déniant le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leur terre. Quant à la feuille de route, elle a été élaborée par le quartette international (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU) et lancée en 2003. Elle prévoit la création d’un Etat palestinien dans les territoires occupés par Israël mais elle est restée figée depuis son lancement.
Alors que Mahmoud Abbas a qualifié sa rencontre avec Obama de «sérieuse et franche», une relance du processus de paix risque de faire du sur-place comme par le passé rythmé par un ballet diplomatique qui brille par sa non-efficience. D’ailleurs, le président Abbas a annoncé une nouvelle visite dans la région, le 7 juin, de l’émissaire américain George Mitchell.