Nouvelles technologies en Algérie,A la vitesse de… l’escargot

Nouvelles technologies en Algérie,A la vitesse de… l’escargot

La connexion Internet n’a jamais été aussi lente. Ces derniers mois, elle est devenue un véritable calvaire

Il ne faut ni lire un rapport, ni être expert pour se rendre compte que l’Algérie est encore à l’âge de pierre en matière de nouvelles technologies.

«Il est en décalage avec la réalité et le temps.» Telle a été la réaction, en début de semaine, du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (Mptic), au rapport du World Economic Forum (WEF). Ce classement annuel a mis l’Algérie à la 131e place dans le classement mondial de 144 pays. Côté régional, l’Algérie se classe à l’avant-dernière place des pays arabes. Mais voilà que le département de Moussa Benhamadi crie au scandale en qualifiant ce rapport de «décalé», qui ne reflète pas la réalité! En effet, comment ne pas être «scandalisé» par ce rapport! La réalité du terrain montre que les choses sont… encore plus alarmantes. Les Algériens n’ont pas besoin d’un rapport pour savoir que le pays est en retard en matière de nouvelles technologies. ça va même de mal en pis. La connexion Internet n’a jamais été aussi lente. Ces derniers mois, elle est devenue un véritable calvaire.

Au grand dam des internautes qui ne cessent de le dénoncer. «Le débit Internet a toujours été lent en Algérie, mais ces derniers temps il nous rappelle l’époque du 15-15», ont écrit certains internautes sur les réseaux sociaux. D’autres par contre, prennent la chose avec humour. Une caricature d’Hitler où il lui est demandé pourquoi il ne s’était pas attaqué aux Algériens? Le dictateur nazi répond: «C’est pour laisser Djaweb (le fournisseur d’accès Internet en Algérie) les torturer!». Ce petit dessin plein d’humour montre le supplice qu’endurent les internautes du pays qui, ajouté à cela, payent des factures onéreuses chaque fin de mois. En plus de la mauvaise qualité du débit, l’accès à Internet reste un luxe. Et pas seulement dans les régions éloignées du pays. En pleine capitale, plusieurs quartiers sont à ce jour déconnectés.

Avec un débit allant à la vitesse d’un escargot, pas d’accessibilité pour une facture salée. Voilà la situation de l’Internet en Algérie. Mais passons!

Parlons de la 3G. Alors que partout dans le monde, on est passé à la téléphonie mobile de 4e génération, avec l’Internet mobile à haut débit, en Algérie on ne nous promet encore que la 3e génération. Une génération de moins que ce qui se fait dans le monde et qui n’arrive pas encore à voir le jour.

Le «e-paiement» est également une des «réalités» dont a parlé le ministère de la Ptic dans son communiqué. En effet, le paiement électronique n’existe toujours pas en Algérie. Alors qu’il est présent depuis des années chez nos voisins. Les Algériens payent encore avec la «chekara»! Mais bien sûr on peut encore se voiler la face et dire qu’on est développés en matière de nouvelles technologies. Que le «e» Algérie 2013, qui a changé de nom en cours de chemin pour devenir «e» Algérie a été une réussite! Comme prévu, ce programme a numérisé nos administrations et institutions. On peut aussi dire que le programme «Ousratic» qui consistait à fournir à chaque famille un ordinateur portable ou un ordinateur de bureau, a aussi été un succès. Mais cela serait se mentir et fuir la réalité. Il ne faut ni être expert, ni lire un rapport pour se rendre compte que l’Algérie est encore à l’âge de pierre en matière de nouvelles technologies. Il n’y a que le ministère de la Ptic, qui semble «en décalage avec la réalité et le temps», pour penser le contraire…