Nouvel indice du risque politique de la COFACE dans 159 pays: Niveau “élevé” pour l’Algérie

Nouvel indice du risque politique de la COFACE dans 159 pays:  Niveau “élevé” pour l’Algérie

L’assureur-crédit français constate que dans le monde, l’indice du terrorisme a été multiplié par 2,8 depuis 2008. Le classement 2016 est ainsi dominé par les pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) a publié récemment un indice global du risque politique dans 159 pays, qui mesure à la fois l’impact des conflits, la montée du terrorisme, la fragilité politique et sociale des États (nature du régime, fragmentation ethnique, libertés politiques…) et, pour les pays avancés, l’émergence du populisme. “Après la publication des indices des risques politiques propres à l’Europe de l’Ouest (2016) et aux émergents (2013), Coface lance un indice global pour 159 pays.

La combinaison de deux grandes dimensions — les risques sécuritaires (conflits et terrorisme) et les risques politiques et sociaux — permet ainsi de présenter un classement du risque politique complet”, souligne la Coface dans un communiqué.

L’Algérie est classée en risque “élevé”, avec un score de 57% au même titre que l’Arabie saoudite. Le risque politique est “moyennement modéré” pour le Maroc et la Tunisie. Le score du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord affiche, selon la Coface, un niveau élevé (Afghanistan, Irak, Libye, Nigeria : 100%) et en augmentation depuis 2010 (+22 points pour le Liban, +20 points pour l’Égypte). En Afrique subsaharienne, le risque s’accroît depuis 2013, notamment à cause des conflits qui découragent les investisseurs : +36 points au Nigeria (-30% d’IDE depuis 2013),+28 points en République centrafricaine (à noter que la Côte d’Ivoire s’améliore légèrement : -6 points). Les pays de la Communauté des États indépendants sont aussi nettement au-dessus de la moyenne.

La dégradation des scores de la Russie (+2 points) et de l’Ukraine (+41 points) n’est pas la seule raison. Une hausse des fragilités politiques et sociales au Tadjikistan (+10 points) et en Azerbaïdjan (+8 points) est également constatée. En Amérique latine, où les fragilités sociales s’amplifient, le niveau de risque est pareillement sur une pente ascendante : le Mexique (+25 points) et le Venezuela (+9 points).Les tendances sont contrastées en Asie.

À l’exception des deux mastodontes, Chine (+ 10 points) et Inde (stabilité), le risque politique s’améliore lentement depuis 2010 (-60 points pour le Sri Lanka, -25 points pour le Népal). Concernant l’indice de conflit, les pays en guerre figurent en tête du classement, notamment l’Afghanistan, l’Iraq, le Soudan, le Nigeria et la Syrie. “Le Mexique, en raison de la guerre des cartels, la Colombie, l’Algérie ou l’Inde ressortent aussi avec un niveau de risque élevé”, relève le panorama de la Coface, précisant que des nations, entre autres, ont vu “l’intensité des conflits” dont elles souffrent se réduire de moitié depuis 2007.

L’assureur-crédit français constate également, que dans le monde, l’indice du terrorisme a été multiplié par 2,8 depuis 2008.

Sans surprise, le classement 2016 est ainsi dominé par les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. “Parmi les 30 premiers pays, figurent ceux engagés dans des conflits armés face aux groupes djihadistes, à l’image de l’Irak et de la Syrie (face à l’EI) ou encore du Nigeria, du Cameroun, du Niger et du Tchad (contre Boko-Haram)”, souligne la Coface. L’Algérie n’y figure pas.

En Europe, si la présence de l’Ukraine, théâtre d’un conflit avec la Russie, n’est guère surprenante, celle de la France témoigne de la violence des attaques successives qui ont touché le pays en 2015. Globalement, relève la Coface, l’indice de risque politique à l’échelle mondiale tend à s’accroître depuis 2007. Un pic est cependant observé en 2010 faisant écho à la crise économique mondiale et à la montée des pressions sociales dans les pays développés.

À compter de 2014, la remontée du risque est principalement le fait d’un accroissement du nombre de conflits et la conséquence de la hausse du terrorisme.