Nouveaux bacheliers: Engouement phénoménal pour le paramédical

Nouveaux bacheliers: Engouement phénoménal pour le paramédical

Grande pression constatée, hier, au niveau des écoles paramédicales, où les nouveaux bacheliers ont massivement afflué à l’occasion de l’ouverture des inscriptions 2017/2018.

La formation paramédicale attire ces dernières années de nombreux bacheliers à cause notamment de la garantie de l’emploi au bout de la formation qui dure trois ans, mais peu d’entre eux réussissent à trouver une place pédagogique. Cette année, vu le nombre important de nouveaux bacheliers qui ont exprimé le vœu de s’inscrire dans les écoles paramédicales, la moyenne exigée est montée jusqu’à 14, selon des échos des paramédicaux, et cela pourrait augmenter encore dans les prochains jours car les inscriptions sont toujours ouvertes, pouvant aller vers une moyenne au bac près de celle exigée dans les branches de la médecine ou de la pharmacie.

« La formation paramédicale a été ouverte cette année aux bacheliers, toutes filières confondues, chose qui a accentué la pression au niveau des inscriptions, et fait monter la moyenne pour l’accès aux écoles à une hauteur peut-être jamais égalée », nous ont appris nos sources. Un engouement sans pareil pour la formation paramédicale est enregistré ces jours-ci, partout à travers le pays, mais beaucoup seront déçus à la fin des inscriptions lorsque leurs dossiers seront décalés à cause d’une moyenne en deçà de l’exigence. Car, l’offre de formation n’est que de (5.000) cinq mille places pour une demande 10 fois supérieure, selon le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Gachi. Pourtant, soulignera-t-il, hier, dans une déclaration au «Le Quotidien d’Oran», il est «impératif d’augmenter ce nombre jusqu’à (10. 00) dix mille places au minimum afin de combler un tant soit peu le déficit en paramédicaux dont souffrent nos hôpitaux». «Les besoins sont énormes en personnel paramédical, surtout avec les départs massifs en retraite des professionnels en 2016 et 2017», rappellera encore notre interlocuteur.

Résultat: l’infirmier, qui constitue la cheville ouvrière dans le système de soins, éprouvera beaucoup de peine à prendre en charge plus de 40 malades en même temps. Aussi, fait-on constater, cela va inévitablement gonfler le volume de travail du personnel paramédical en poste, qui sera appelé à assurer des tâches dans plusieurs services sans parler des astreintes. Pour quantifier ces besoins, M. Lounès Gachi a estimé qu’il faut d’abord mettre en place une stratégie de formation des paramédicaux dans diverses spécialités, radiologie, anesthésie, laboratoire et soins, car le peu de paramédicaux qu’on forme seront dispatchés sur ces spécialités, chose qui va réduire plus encore leur nombre. Dans ce contexte, relèvera le président du SAP, il faut mettre en place un plan de gestion, qui n’existe pas pour le moment, afin d’établir des statistiques réelles sur le manque en personnel paramédical et passer au planning de la formation sur plusieurs années ou plusieurs promotions pour arriver à terme à une couverture acceptable dans les structures hospitalières.

Et avec cela, il faut régler le problème du recrutement de ces étudiants paramédicaux qui, à l’issue de leur formation, sont embauchés sous contrat d’une année renouvelable, car l’obstacle n’est pas totalement levé avec la fonction publique après le passage des écoles paramédicales sous tutelle de l’Enseignement supérieur. Il y a deux ans de cela, l’ex-ministre de la Santé prédisait que l’année 2017 marquera la fin du déficit enregistré en matière de personnels paramédicaux. Hélas, nous sommes en 2017 et le déficit en question n’a fait que se creuser davantage, et toujours aucune stratégie dans la formation de ce personnel pour répondre aux besoins exprimés par les hôpitaux dans les prochaines années.