Un nouveau mode opératoire des réseaux de trafic de stupéfiants vient d’être dévoilé par les gendarmes d’Alger, suite à l’enquête ayant abouti au démantèlement d’un grand réseau de dealers à Boumerdès.
Ainsi, des femmes ont été enrôlées par ce réseau pour, bébés dans les bras, transporter diverses quantités de cannabis vers cette ville, depuis celles de Tissemsilt et Oran.
Les réseaux de trafic de drogue ont accentué leurs activités durant l’année 2013. La barre des 200 tonnes de kif traité saisies a été franchie cette année, à quelques jours du nouvel an, ce qui est considéré comme un record depuis l’indépendance.
Pour booster leurs ventes, les réseaux de drogue ont adopté une nouvelle méthode, à savoir exploiter de jeunes femmes, généralement âgées entre 20 et 40 ans, pour mener discrètement des «missions délicates» se résumant en l’acheminement de stupéfiants d’une wilaya à une autre.
En effet, une enquête menée par les gendarmes de Boumerdès et ayant débouché sur le démantèlement d’un vaste réseau national de trafic de cannabis, dont 11 éléments ont été interpellés, a permis de mettre au jour l’avènement de ces femmes convoyeuses de drogue. Ces dernières prennent avec eux leurs enfants afin d’éviter tout soupçon des gendarmes sur elles.
De la ceinture «explosive»… à la ceinture «stupéfiante» ! La drogue qu’elles transportent est généralement conditionnée en plaquettes de 100 grammes. Elles portent des ceintures autour de la taille, à l’abri des regards grâce à un hijab ou à une robe longue, et même un manteau durant la période hivernale.
La technique est très payante, ces femmes ayant pu acheminer de grosses quantités de drogue jusqu’à destination, comme ce fut le cas pour l’affaire de Boumerdès. Dans cette dernière affaire, ces femmes, natives de Tissemsilt et d’Oran et quelques-unes de Boumerdès et Tlemcen, ont, en contrepartie, pris leur part du gâteau.
Toutefois, la vigilance des gendarmes n’a pu être indéfiniment trompée, en témoigne la découverte de ce nouveau procédé des cartels du cannabis lors du démantèlement du réseau de Boumerdès. C’est à partir des interrogatoires de ces narcotrafiquants que les gendarmes enquêteurs ont pu parvenir à cerner le stratagème.
Les gendarmes avaient renforcé les contrôles et les fouilles des véhicules venant des wilayas de l’Ouest, notamment les taxis inter-wilayas et certaines marques de voitures fréquemment utilisées par les trafiquants de drogue, afin de localiser ces femmes qui, accompagnées de leurs bébés, se faisaient passer pour d’innocentes mamans, alors qu’elles portaient sur elles des ceintures bourrées de drogue.
Après les ceintures «explosives», voici donc venu, en quelque sorte, celui des ceintures «stupéfiantes » ! Les quantités de drogue qui sont entrées en 2013 en Algérie via le Maroc sont énormes. Un véritable «tsunami» de kif frappe actuellement notre pays.
Avec autant de quantités, des dizaines de tonnes, les réseaux de cannabis n’ont d’autre choix que de trouver des solutions rapides leur permettant et de tromper la vigilance des services de sécurité et d’écouler dans de courts délais la marchandise à travers le territoire national.
C’est l’une des raisons qui ont poussé ces réseaux à se tourner vers les femmes pour mener à bien leur entreprise funeste. Reste à savoir jusqu’où peuvent aller ces réseaux de trafic de drogue.
Sofiane Abi