Mokrane Ait Larbi: l’armée doit accompagner le changement démocratique avant de se retirer dans les casernes

Mokrane Ait Larbi: l’armée doit accompagner le changement démocratique avant de se retirer dans les casernes

ait_larbi_906573687.jpgL’avocat et néanmoins homme politique Mokrane Ait Larbi a publié lundi sur sa page Facebook une longue déclaration politique dans laquelle il développe son analyse sur la transition politique et le rôle que l’institution militaire doit y jouer avant de se replier sur ces missions régaliennes, comme dans toute démocratie.

Présent à la Conférence nationale de la CNLTD à Zeralda, le 9 juin dernier, Ait Larbi a tenu à rappeler que « mes revendications récurrentes et permanentes sont un appel au changement pacifique, à travers un accord entre le pouvoir, l’opposition, les personnalités influentes, les compétences dans tous les domaines autour d’un programme de transition ».

Ce programme, selon lui devrait aboutir in fine à la mise en place d’une transition du système actuel fondé sur la logique des clans vers un autre système plus respectueux des libertés publiques et des droits de l’homme. Dans sa déclaration l’avocat charge le régime actuel pour son attitude qui consiste à claironner à tous les vents que « l’Algérie se porte bien et n’a pas besoin de transition dés lors qu’elle est gouvernée par des institutions élues ».

C’est faux, tranche l’auteur de la déclaration en rappelant que les institutions actuelles sont le produit d’élections frauduleuses. D’où sa proposition pour un changement pacifique et démocratique partant du constat que l’Algérie traverse une crise multidimensionnelle et dangereuse et la sortie de crise exige un changement avec des moyens pacifiques ».

Une transition nécessaire pour éviter au pays des soubresauts politiques à l’instar de ceux qui ont agité les pays victimes des « printemps arabes » , synonymes de désordre et de violence. Selon lui, l’Algérie n’est pas tout à fait à l’abri si un dialogue sérieux n’est pas engagé entre le pouvoir et l’opposition.

Mokrane Ait Larbi dit, en revanche, ne pas croire à une transition imposée sans l’accord du pouvoir. Il la juge utopique. Tout comme il juge peu responsable, ceux qui appellent l’Armée algérienne à rentrer tout de suite dans les casernes. La clé de la solution politique est selon lui « entre les mains de l’Armée », compte tenu de son poids dans le jeu politique algérien depuis l’indépendance à ce jour , écrit-il en ajoutant sur le même registre que « Le commandement de l’Armée a toujours fabriqué les présidents de Ben Bella à Bouteflika ».

Pour lui, il appartient à cette institution de convaincre le président Bouteflika de la nécessité d’un dialogue politique avec l’opposition. Mais la vraie opposition, pas celle sollicité par Ahmed Ouyahia lors de ses consultations en vue de la révision constitutionnelle. A propos de la constitution, il se dit partisan d’un texte consensuel pour redéfinir la nature du futur régime. Et ce n’est qu’un fois cette nouvelle constitution adoptée et de nouvelles élections libres et transparentes organisées que l’armée pourrait alors se retirer définitivement de la scène politique et marquer ainsi le passage d’un régime militaire vers un régime civil.