Mohamed Lemkami, ancien du MALG et figure de la révolution, à Tlemcen: “Je ne connais pas de passé révolutionnaire à Ould Abbes”

Mohamed Lemkami, ancien du MALG  et figure de la révolution, à Tlemcen:  “Je ne connais pas de passé révolutionnaire à Ould Abbes”

Après avoir cité un grand nombre d’acteurs de la guerre de Libération nationale dans la région de Tlemcen au cours d’une conférence organisée hier par la Fondation Slimane-Amirat au Palais de la culture à Alger et consacrée à la vie et à l’œuvre du colonel Lotfi, Mohamed Lemkami, un ancien officier du MALG a été interpellé au sujet de la contribution de Djamel Ould Abbes, l’actuel secrétaire général du FLN à la Révolution.

“Je l’ai connu, certes, au lycée mais je ne l’ai plus revu depuis. Je ne lui connais donc pas de passé révolutionnaire ni avant ni pendant la guerre de Libération nationale.” Pourtant, la semaine dernière Djamel Ould Abbes affirmait, au cours d’un meeting tenu à Dély Ibrahim à Alger, avoir structuré le premier commando de fedayate à Tlemcen.

Au sujet de la véracité de cette assertion, Lemkami renvoie, tout simplement, la question à l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et au ministère en charge de ce qu’on appelle pompeusement “l’écriture de l’Histoire de la lutte de libération nationale”. Aussi, l’opinion est aujourd’hui en droit de savoir la vérité, étayée, si possible, par des informations précises que les autorités devraient apporter au plus vite pour rétablir la vérité par devoir de mémoire envers les valeureux chouhada. Par charité, semble-t-il, Lemkami n’a pas voulu détailler, outre mesure, le comportement d’Ould Abbes durant la Révolution.

Ainsi, après Abdelkader Abid dit “Berkchi”, Abdelkader Guerroudj et Mostefa Boudina président de l’Association des anciens condamnés à mort, voilà le tour de Mohamed Lemkami, une figure, s’il en est, de la Révolution et ancien compagnon d’armes du colonel Lotfi de jeter, à son tour, un pavé dans la mare au sujet de la qualité de moudjahid dont se targue à longueur de discours Djamel Ould Abbes.

Emboîtant le pas aux autres maquisards dont personne ne peut remettre aujourd’hui en question l’engagement sans faille durant la guerre de Libération nationale, Lemkami laisse entendre, lui aussi, que le SG du FLN aurait tenu des propos mensongers, dans le cas d’espèce. Ce qui n’empêche pas l’intéressé de continuer à claironner sur tous les toits ses multiples “faits d’armes”. “Je suis un martyr vivant”, avait-il même déclaré devant les militants du FLN médusés et cela sans leur expliquer “le don d’ubiquité” qui le distinguerait.

Bien que se présentant sous les traits d’un super-héros de la Révolution, les pouvoirs magiques dont disposerait Ould Abbes ne lui permettent pas, à l’évidence, d’avoir été, en même temps, au maquis et sur les bancs d’une université allemande pour suivre un long cursus de médecin. Ce dernier a même prétendu, à la stupéfaction générale, avoir côtoyé de glorieux martyrs tels Larbi Ben M’hidi, Ali Khodja et même Abdelmalek Ramdane, tombé au champ d’honneur le 4 novembre 1954. Pour certains, ces affirmations relèvent de l’arrogance sinon de l’affabulation car quand bien même Ould Abbes serait un véritable survivant, dans tous les cas, il n’en aurait jamais fait étalage de la sorte.

“En s’auto-glorifiant sans cesse sur ses actions controversées durant la guerre de libération, Ould Abbes a non seulement jeté aux orties les sacrifices de tout un peuple, mais il a surtout jeté le discrédit sur lui-même”, nous a confié, hier, au Palais de la culture une personnalité nationale sous le sceau de l’anonymat.

Au-delà de l’imposture réelle ou supposée qu’on prête à Ould Abbes, c’est son manque d’humilité qui chagrine le plus dans les chaumières, notamment chez les vieilles veuves qui devront faire le deuil sur la reconnaissance de la qualité de moudjahid ou de chahid de leurs défunts époux, une opération suspendue à cause, précisément, du scandale – vite étouffé – de l’affaire dite des faux moudjahidine. Semant à satiété la confusion et l’amalgame entre l’ex-parti unique et le Front de libération nationale que saluent, du reste, tous les matins, les écoliers d’Algérie en chantant l’hymne national, Ould Abbes semble être allé cette fois trop loin. Il devra s’en expliquer !