Mise en oeuvre de l’accord d’Alger dans le nord du Mali: Nouveau calendrier pour l’installation des autorités intérimaires

Mise en oeuvre de l’accord d’Alger dans le nord du Mali:  Nouveau calendrier pour l’installation des autorités intérimaires

Le retard pris dans la mise en œuvre de l’Accord d’Alger a laissé la voie libre aux groupes terroristes pour réinvestir le terrain. Mais les rivalités tribales et personnelles ont également contribué à l’aggravation du climat d’instabilité dans le nord du Mali.

Les signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger, ont fixé un nouveau calendrier pour l’installation des autorités intérimaires, après un premier échec le 18 février dernier. “L’installation des autorités intérimaires dans le nord du Mali, prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, se déroulera du 28 février au 3 mars”, a indiqué un communiqué de Mahamadou Diagouraga, haut représentant du président malien pour la mise en œuvre de l’accord de paix, cité par les médias locaux.

Arrêté d’un commun accord par le gouvernement, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) et la Plateforme d’Alger (pro-Bamako), ce calendrier sera exécuté en trois étapes, selon le communiqué. Le président des autorités intérimaires de Kidal (extrême nord-est) sera ainsi installé le 28 février, les présidents des autorités de Gao et Ménaka (nord-est) le seront le 2 mars, et ceux de Tombouctou (nord-ouest) et Taoudénit (extrême nord) le lendemain, a rapporté l’AFP. Après un premier couac, en raison des personnalités choisies, “rien ne doit plus s’opposer à l’installation des autorités intérimaires à partir du 28 février”, a affirmé Ilad Ag Mohamed, secrétaire général de la CMA, dans un entretien qu’il a accordé à Studio Tamani.

De son côté, un des leaders de la Plateforme d’Alger, et non moins secrétaire général du Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia, Fahad Ag Al-Mahmoud, s’est également félicité du déblocage de la situation. “Le ministre de l’Administration territoriale a communiqué le chronogramme que tout le monde a approuvé immédiatement. Je ne peux que me réjouir de cet heureux déblocage et espérer que pour de bon, le processus de paix et la paix vont être une réalité au Nord”, a-t-il affirmé à la même source.

Mais ce processus risque de buter sur un nouveau blocage à Gao, où un rassemblement de jeunes autour de ce qu’ils appellent “la Commission pour la volonté de Gao” rejette ces autorités intérimaires, estimant qu’ils “ne sont pas pris en compte dans les structures et organismes de décision dans la mise en œuvre de l’accord”, ont-ils protesté dans une lettre envoyée au Comité de suivi de l’accord d’Alger. Pour rappel, l’installation des autorités est une des dispositions de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, signé dans une première étape en mai 2015, et dans une deuxième phase en juin de la même année, par toutes les parties maliennes à Bamako, et qui avait été obtenu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014 sous la conduite d’une médiation internationale, dont l’Algérie a été le chef de file.