Médias / Quotidien La Tribune : Taous Ameyar dénonce l’«illégalité» de la décision de fermeture du journal

Médias / Quotidien La Tribune : Taous Ameyar dénonce l’«illégalité» de la décision de fermeture du journal

Une semaine après l’annonce de fermeture du quotidien La Tribune sur décision de deux actionnaires, Mme Taous Ameyar, représentante des héritiers Ameyar, animera une conférence de presse demain au siège du Syndicat national des journalistes, afin de dénoncer la décision de fermeture du journal et tenter d’apporter des éclaircissements sur certaines zones d’ombre

dans cette affaire qui ne risque pas de se démêler de sitôt.

« Je vais faire une mise au point et apporter des preuves sur mon statut d’actionnaire majoritaire. Nous sommes associés par une décision de la Cour suprême qui est la plus haute instance judiciaire. Le juge a confirmé notre statut, en 2012, alors que la procédure judiciaire a été entamée en 2001. J’ai des documents en main que je vais dévoiler », a fait savoir Mme Ameyar. Et d’ajouter : « J’ai discuté avec mon avocat qui m’a affirmé qu’un juge des référés n’a pas le droit de prendre une décision aussi importante que la fermeture d’une société, cela n’est pas de son ressort. »

Dans ce sillage, notre interlocutrice nous a annoncé son intention d’introduire en justice, et cela dès demain, une action pour dire l’illégalité de la décision du référé. « C’est illégal car nous ne sommes pas cités en tant qu’actionnaires principaux », a-t-elle annoncé. S’opposant fortement à la fermeture du journal, Mme Ameyar nous a fait part de sa volonté de proposer des solutions pour sauver l’entreprise et les emplois des travailleurs. « Le personnel ne veut pas la mort du journal, moi, j’apporte des solutions, comme prévoir un échéancier de paiement pour les différents fournisseurs et autres solutions périphériques. Si le collectif ne veut pas reprendre le journal, on verra ce qu’il y aura à faire», a-t-elle indiqué. Pour sa part, le directeur de publication du quotidien La Tribune, Hassan Gherab, a affirmé vouloir rester loin des conflits entre actionnaires. « Mme Ameyar n’est pas actionnaire dans l’entreprise, car le statut de l’entreprise exclut de l’actionnariat les héritiers », a-t-il fait savoir.

Quant à l’avenir du journal, le responsable nous a fait savoir que les actionnaires ne pouvaient pas faire autrement face aux énormes dettes accumulées. « J’ai vu les chiffres de mes propres yeux et la situation est vraiment bloquée. Le liquidateur va faire son travail et, bien évidement, la priorité sera donnée au salariés qui seront indemnisés », a-t-il annoncé. Rappelons que les travailleurs du journal n’ont pas touché leurs salaires du mois de juillet. Les journalistes, de leur côté, mis en congé pour le moment, préfèrent rester sur leurs gardes et prévoient même d’engager un avocat pour défendre leurs droits.