me ksentini répond aux critiques du département us sur les libertés religieuses en algérie : «américains, balayez devant vos portes !»

me ksentini répond aux critiques du département us sur les libertés religieuses en algérie :  «américains, balayez devant vos portes !»

Les Algériens de croyance non musulmane sont-ils vraiment maltraités dans leur pays ? Affirmatif, répond le département d’Etat américain dans son rapport 2013 traitant des libertés religieuses.

«C’est faux ! Ils passent complètement à côté, ces américains», rétorque pour sa part Me Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale de protection et de promotion des droits de l’homme (CNPPDH).

Dans le rapport en question repris notamment par le média électronique TSA, il est fait état entre autres du refus d’attribution d’agréments à des groupes de chrétiens désirant se constituer en organisations, de la reconnaissance de cette frange de population dont le nombre serait entre 20 000 et 10 000 pratiquants ainsi que des contraintes liées à l’acceptation par l’administration donnés à leurs enfants.

Le document du département d’Etat évoque en outre un autre motif de marginalisation des chrétiens dans leur milieu professionnel.

Il est en effet cité clairement que les «non musulmans n’ont pas accès à des postes de responsabilité», tient-on à préciser, comme si les croyances religieuses constituent ce critère irréversible pour s’assurer une promotion professionnelle en Algérie (sic).

«De nombreux non musulmans cachent leurs préférences religieuses», indique-t-on dans le même sillage et omettant de nous faire connaître comment ces mêmes préférences sont dès lors connues dans le milieu professionnel !

L’on critique aussi le fait qu’un homme politique non musulman ne peut pas se présenter à des élections présidentielles, en dépit du fait que les rédacteurs du rapport US n’ont pas manqué de souligner la disposition constitutionnelle selon laquelle l’Islam est religion de l’Etat.

Autant de critiques dont Farouk Ksentini nie l’existence avant de se raviser et d’admettre qu’il se pourrait que certains comportements où attitudes anecdotiques peuvent être interprétés comment étant un manque de considération à l’endroit des chrétiens vivant en Algérie.

En tout état de cause, le président de la Cnppdh jure par tous les saints que les chrétiens sont de manière générale traités avec beaucoup d’égards en Algérie.

«Beaucoup mieux que le sont les musulmans vivant en Occident», tient-il à faire remarquer. Le président de la Commission de promotion et de protection des droits de l’homme dénonce par la même occasion la campagne d’islamophobie ne cessant de prendre de l’ampleur dans de nombreuses capitales occidentales.

Il invite ainsi les responsables des structures occidentales y compris américaines à «balayer devant leurs portes plutôt qu’à s’employer à critiquer les libertés religieuses dans des pays musulmans où l’islam est une religion de tolérance».

De son côté, le département d’Etat américain soutient qu’en Algérie, «le prosélytisme par des non musulmans représente un crime puni au maximum d’un million de dinars d’amende et de cinq ans d’emprisonnement», sans toutefois préciser que cette loi n’est pas appliquée de façon systématique.

K. A.