MC Alger: Que signifie le retour de Ghrib ?

MC Alger: Que signifie le retour de Ghrib ?

M. Zeggai

MC Alger: Que signifie le retour de Ghrib ?

Le Mouloudia d’Alger est-il victime de l’extraordinaire engouement populaire qu’il suscite ? La question mérite une réponse au moment où le peuple algérien exige des changements dans les hautes sphères du pouvoir. Aujourd’hui, il n’y a pas l’ombre d’un doute, on veut instrumentaliser le MCA à des fins politiques et perturber le mouvement populaire, qualifié d’exemplaire par l’opinion internationale. Au lieu de constituer une force inébranlable pour permettre au MCA de retrouver ses lettres de noblesse sur le plan sportif, le public est devenu par la force des choses son propre ennemi. L’intronisation d’Omar Ghrib pour la énième fois a suscité moult interrogations au sein du monde footballistique et politique. Zoubir Bachi et Abdelwahab Zenir, deux principaux acteurs de l’unique consécration continentale en 1976, ont été poussés vers la porte de sortie.

Qui est-ce qui a été derrière le retour d’Omar Ghrib à la tête du MCA ? Pourquoi est-il est revenu ? «Il a été imposé», dit-on. Certains observateurs estiment que cette décision de faire revenir Omar Ghrib aux affaires du Mouloudia d’Alger a un impact direct avec la situation politique du pays. Est-il concevable de procéder à autant de changements à la tête du MCA à cinq journées de la fin ? Pour quel projet sportif Ghrib a été replacé ? Par cette nomination, on veut tout simplement utiliser et exploiter la ferveur du MCA à des fins politiques. Les réactions se multiplient et les effets avec.

D’ailleurs, de nombreux supporters du Doyen sont montés au créneau dans les réseaux sociaux pour dénoncer cette décision qui ne répond à aucune logique, selon eux. «Mettre fin à la mission d’un médecin, Bachi Zoubir, juste après deux semaines de son installation est une aberration. Omar Ghrib a été pourtant radié à vie par les hautes instances du football et aussi du MJS qui ne lui ont pas pardonné l’affront qui leur a fait lors d’une finale de Coupe d’Algérie face à l’USMA. Son retour à la tête du Doyen constitue un éternel recommencement après avoir été éjecté d’en haut après l’élimination en demi-finale de la Coupe d’Algérie face à l’ES Sétif en 2017. Il y a sûrement des hommes de l’ombre derrière tout ce scénario.
A quel dessein ? La réponse à cette question prouve la ferveur, l’engouement exceptionnel et la grande influence du public du MCA dans le contexte politique actuel. En effet, la médiocrité a atteint son paroxysme au Mouloudia d’Alger des Aouf, Abdelkader Drif, Smail Khabatou, Ali Benfeddah, Abdelhamid Kermali, Said Haddad et la liste est encore longue. Depuis sa création en août 1921, le MCA est en train de vivre ses moments les plus noirs de son histoire. L’intervention des anciens du Mouloudia, joueurs et dirigeants, des médias spécialisés et de la rue ont, paraît-il, obligé certains responsables à revoir leurs calculs. On croit savoir qu’une réunion de travail est programmée pour débattre la situation qui prévaut au MCA.
Car, en football, comme dans toutes les autres activités, «il n’y a qu’une nécessité, la vérité», dit-on. On ne peut jamais passer outre la réalité du terrain, et de l’engouement qu’elle procure. Devenu un phénomène planétaire tant sur le plan sportif qu’économique et social avec des enjeux particulièrement déterminants, notamment chez les pays sous-développés. Le reste, tout s’explique.