Malgré la menace sur l’industrie pétrolière Américaine: Les cours du pétrole ne progressent pas

Malgré la menace sur l’industrie pétrolière Américaine: Les cours du pétrole ne progressent pas

L’industrie pétrolière américaine est en train d’être frappée en plein cœur. La région du golfe du Mexique est menacée par l’ouragan Harvey, une des plus redoutables tempêtes qu’ait connues l’Amérique depuis 2005. Est-ce une tendance à la hausse du prix qui se profile ? Jusqu’à vendredi, la réaction des marchés financiers face à la menace restait mesurée.

À la clôture, le contrat octobre sur le brut léger américain (WTI) a gagné 44 cents, soit 0,93%, à 47,87 dollars le baril. Au moment de la clôture du Nymex, le Brent prenait 38 cents (+0,73%) à 52,42 dollars. Hier, le prix du pétrole ne progressait pas et continuait à jouer au yoyo dans une fourchette très réduite. Dans la matinée, le brut léger américain, pour livraison en octobre, perdait 17 cents, à 47,70 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le Brent, pour livraison en octobre, gagnait en revanche 17 cents, à 52,58. “L’information sur l’ampleur des dommages causés aux infrastructures pétrolières et gazières reste limitée actuellement”, ont relevé, hier, les analystes de Goldman Sachs. Toutefois, il semblerait que “les problèmes sont plus importants du côté du raffinage que du côté de la production”, ont-ils ajouté.

Selon leurs estimations, les capacités de raffinage étaient affectées dimanche à hauteur d’environ 3 millions de barils par jour, soit 16,5% des capacités totales de raffinage des États-Unis.

Contrairement au cyclone Katrina qui avait paralysé les puits et plate-formes pétrolières du golfe du Mexique, aggravant les tensions sur les marchés pétroliers, l’ouragan Harvey ne semble pas créer de panique sur le marché et pour cause, l’ouragan Harvey est davantage une menace pour les opérations de raffinage (transformation du pétrole) que pour la production, selon l’Agence d’information sur l’énergie américaine.

Pourtant, la violence de l’ouragan a mis à l’arrêt une bonne partie de l’industrie pétrolière américaine. En effet, 45% des capacités de raffineries et 17 % de la production de pétrole des États-Unis proviennent de la région du golfe du Mexique. Les raffineries côtières ont été fermées. Les forages pétroliers ont été stoppés dans le sud du Texas. Au moins 112 plateformes ont été évacuées, représentant environ un quart de la production quotidienne de brut et de gaz, et de nombreuses installations à terre fermées. Selon les autorités américaines, 22% de la capacité de production de brut dans le golfe du Mexique sont suspendus.

Ce qui correspond à 377 117 barils par jour. Des entreprises, à l’image des géants Schell et Exxon, ont également cessé leurs activités dans la région. Le géant pétrolier Exxon Mobil a annoncé dimanche l’interruption des activités de son site texan de Baytown. Le complexe de Baytown est l’un des plus grands sites de raffinage et pétrochimiques du monde. Il produit 584 000 barils de pétrole brut par jour.

Du côté des ports du Texas, les garde-côtes sont eux aussi en alerte maximale. Le port de Houston, principal plateforme pétrochimique portuaire du pays, a fermé ses terminaux vendredi à la mi-journée. Alors que le Texas produit généralement 5 millions de barils de brut par jour, 1 million ne pouvait être extrait vendredi, selon l’agence Bloomberg. Les dégâts causés par Harvey pourraient se ressentir davantage dans les jours qui viennent.

Certains Américains craignent une pénurie d’or noir. Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, a estimé que la production d’or noir dans la région en sortirait perturbée. Ce qui pourrait faire monter les prix à court terme, selon lui.