La lutte de l’Etat contre les partisans de la division sectaire ne signifie en aucun cas combattre les opinions opposées (Aissa)

La lutte de l’Etat contre les partisans de la division sectaire ne signifie en aucun cas combattre les opinions opposées (Aissa)

ALGER- Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa a affirmé, lundi, que la lutte de l’Etat contre les partisans de la division sectaire « n’est d’aucun cas liée à une quelconque idée de combattre les opinions opposées », comme avancée par certaines parties, annonçant la préparation par son secteur de dispositions de loi criminalisant l’intolérence, lors de la prochaine révision du code pénal.

 S’exprimant lors de son passage à la Radio nationale, M. Aissa a assuré que la décision de combattre tous ceux qui s’avisent de faire douter les Algériens de leur appartenance et de leur référent religieux national « ne concerne pas uniquement le ministère mais l’Etat algérien en général », rappelant, à ce propos, que le président de la République avait été « très clair, en mettant en garde contre les risques de la division du pays en mini-états sectaires ». 

L’Algérie est aujourd’hui le « dernier rempart dans le monde arabe à lutter contre la propagation de ces plans de division », a affirmé le ministre, grâce aux efforts consentis, entre autres par les zaouïas, les mosquées et l’élite intellectuelle, afin d' »assurer la sécurité intellectuelle et  éradiquer la pensée terroriste », des efforts qui viennent « compléter ceux déployés par l’Armée nationale populaire (ANP) aux frontières, et les corps de la sécurité nationale ».

Après avoir affirmé que les Algériens « n’ont nullement besoin d’importer des idées diffusées par un courant étranger pour apprendre à être des sunnites », le ministre a assuré qu’un combat sera engagé contre les tentatives d’infiltration de groupes porteurs d’idées sectaires, avant d’appeler les Algériens, partisans de cette pensée, à « renouer avec leur algérianité ».

« L’Algérie a une appartenance religieuse remontant à des siècles et un référent exempt d’idées takfiristes qui sont loin d’être de simples principes institués par le pouvoir, mais un legs laissé par nos aïeux », a ajouté M. Aissa. 

Face au mouvement sectaire de certains prédicateurs « qui prétendent avoir des millions de disciples qui les suivent sur les réseaux sociaux », M. Aissa a appelé les imams à s’imposer davantage sur ces sites virtuels, en créant des pages réservées à leurs établissements religieux, à travers lesquelles ils diffuseront leurs prêches et répondront aux préoccupations des citoyens.

Le ministre a mis en garde contre ceux qui font la propagande de la pensée chiite et salafiste activant dans deux systèmes structurés, estimant que  » cette question va au-delà des idées religieuses, car il s’agit-là d’une réelle volonté de diviser ».

A cette occasion, le ministre des Affaires religieuses a présenté quelques mesures pratiques prises par son département à cet effet, à l’instar de la création de la commission nationale sectorielle chargée de l’examen du contenu des ouvrages religieux importés et les normes à respecter, outre la création d’une autre commission de contrôle des exemplaires du saint Coran importés, « en attendant que l’Algérie se dote de sa propre imprimerie du Saint Coran ».

Evoquant la question de la prière Tarawih, le ministre a souligné que les imams devant officier cette prière « sont tenus de se conformer au référent religieux national », les appelant à renouveler chaque année les autorisations octroyées à cet effet.

L’Algérie restera à l’affût de ceux qui visent à porter préjudice à sa stabilité et à remettre en question son référent religieux, a affirmé le ministre, soulignant à ce propos qu’il avait reçu une correspondance en vue de recevoir 21 officiers supérieurs de l’Armée américaine, intéressés par l’expérience de l’Algérie et du ministère des Affaires religieuses en matière d’éradication de l’extrémisme religieux.