Lutte contre le commerce informel: Annaba engage la bataille

Lutte contre le commerce informel: Annaba engage la bataille

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Face à l’omniprésence des services de sécurité sur les lieux, le commerce informel à Annaba a, bel et bien, plié bagage, pour d’autres lieux et autres cieux.

Adoptant une politique de rigueur dans l’application des instructions du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, portant l’éradication du commerce informel, la wilaya de Annaba semble remporter la Palme d’or. En effet, les avenues, rues et artères, autrefois otages du commerce informel, sont aujourd’hui et depuis plus de trois ans, libérés de ce commerce de bazar. Au bonheur des populations, mais surtout au bienfait d’une image de marque, vivement retrouvée à la faveur d’une ville au statut touristique par excellence. La présence des éléments sécuritaires, déployés 24h/24 sur l’ensemble du territoire de la wilaya de Annaba, le centre-ville surtout, a été le moyen le plus efficace pour briser l’obstination démesurée des commerçants de l’informel et des marchands ambulants. Ces derniers qui, des années durant, ont engagé un bras de fer, défiant les lois de la République pour imposer leur diktat à coup de contestations et d’armes blanches.

Des méthodes auxquelles recouraient le plus souvent ces acteurs de l’informel, pour continuer à squatter les espaces piétonniers. Une situation qui, au fil du temps a fait plonger Annaba dans une anarchie indescriptible, nécessitant plus que jamais une solution radicale. Devenu phénomène de société, le commerce informel semblait s’inscrire dans un code, donnant à ces acteurs le droit d’activer dans l’illicite. Un état de fait qu’il fallait juguler avec des pincettes. Car ni la politique de l’état ni encore celle de la sûreté de wilaya de Annaba, n’avaient pour objectif de violenter ces parasites de l’économie nationale. L’application des lois de la République, notamment pour des couches aussi vulnérables que ces commerçants de l’informel, chômeurs de leur état, devait, a noté un élément des services de sécurité, se faire en toute délicatesse pour éviter tout dérapage. «Situation que nous étions appelés à éviter, sur instruction de notre hiérarchie», a fait savoir notre interlocuteur. Légitime mode opératoire, quand on considère les conséquences de la violence dans ce genre de situation.

Surtout, si l’on fait référence au suicide du Tunisien Laazizi, par immolation, devenu une référence, au sein de la frange des commerçants de l’informel. Si cet incident a été à l’origine d’une déstabilisation dans le pays voisin, il le serait probablement dans notre pays, avec des répercussions néfastes. Car les forces occultes n’attendent que la moindre étincelle pour, cracher le venin de la fitna au sein du peuple algérien. De ce fait et conscient de l’enjeu, la sagesse a eu le dernier mot, dans l’application des lois de la République, qui, loin de toute répression et usant de mécanismes socio-sécuritaires, le phénomène du commerce informel à Annaba, a, non seulement été contrecarré, mais éradiqué du paysage de l’une des plus importantes villes d’Algérie, Annaba en l’occurrence. Aujourd’hui, la ville, voire toute la wilaya de Annaba se distingue à tous les égards, par son statut de ville où, la rigueur sécuritaire est la maîtresse des lieux. Une wilaya où, chacun connaît ses limites dans le respect de la citoyenneté et la concitoyenneté. Ces derniers préceptes garantis par la Constitution ont été imposés par la force passive des services de sécurité de la wilaya de Annaba qui ont fait de la lutte contre toutes formes du commerce informel à Annaba, un challenge gagné haut la main. Aujourd’hui, César a repris ses droits, les territoires pour les piétons et la chaussée aux automobilistes. Même les commerçants des magasins qui avaient profité de cette anarchie, en opérant des extensions de leurs commerces avaient été rappelés à l’ordre.

Certains d’entre eux se sont donnés à l’embellissement des devantures de leurs commerces, ce qui a créé un semblant d’harmonie dans le centre-ville de Annaba. Par ailleurs, hormis quelques petits vendeurs à la sauvette, rencontrés çà et là, dans quelques coins de la ville, comme Laghzalla, à la Colonne, où l’informel pourrait encore avoir la peau dure, la ville a retrouvé sa nature d’antan. Le déploiement quasi quotidien des éléments de sécurité dans toute la ville, semble avoir fait oublier aux commerçants de l’informel le chemin de Annaba. Car, faut-il le noter, ces vendeurs illicites viennent, pour la plupart, des zones retirées de la wilaya, El Bouni, Sidi Salem, Hadjer Eddis et El Hadjar entre autres, mais aussi des wilayas limitrophes, Guelma et El Tarf surtout. En outre, bien que le positionnement des fourgons de police et des policiers dans toute la ville ferait penser à un état de siège, il demeure néanmoins, que la situation ne déplaît guerre aux populations. «Rana tarhamna ki nahaouna el fawda taâ el Biyaâ». «Pourvu que cela dure», se sont accordés à dire plusieurs citoyens. Le commerce informel a toujours été source de nuisance, de banditisme, d’anarchie entre autres désagréments, occasionnés tant aux habitants qu’au statut de Annaba.

Aujourd’hui, cet assainissement de la ville de toutes formes de désagréments, le commerce informel entre autres, semble avoir eu des répercussions positives sur la saison estivale, notamment en matière de sécurité. Car, bien que les aoûtiens n’aient pas encore pointé du nez, les chiffres font état de plus de 20 000 estivants enregistrés, rien que pour la première quinzaine du mois de juillet.