Lutte contre l’abattage clandestin: La wilaya d’Oran lance la première offensive

Lutte contre l’abattage clandestin: La wilaya d’Oran lance la première offensive

Pas moins de 500 camions et 270 engins entre chargeurs, rétro-chargeurs, bulldozers, balayeuses ont été réquisitionnés pour l’éradication des points noirs.

Mieux vaut tard que jamais. La mise à plat du commerce illégal constitue l’une des priorités prise en compte par les responsables de la collectivité. C’est donc la guerre qui est déclenchée contre un tel phénomène marqué par la prolifération des abattoirs clandestins. L’annonce vient d’être faite par le wali d’Oran, Mouloud Cherifi, sommant les services municipaux de la commune de Hassi Bounif et ceux de Hassi Ameur de passer à l’action en procédant, sans sommation, à la fermeture de tous les abattoirs aussi bien illégaux que polluants.

Pourquoi fermer ces lieux alimentant les habitants de la wilaya d’Oran par la chair animale et, de surcroît, aux prix abordables? L’enjeu est de taille. La prise d’une telle mesure a été motivée par moult réclamations formulées par des partenaires économiques ayant investi dans la zone industrielle de Hassi Ameur. Les responsables en charge de la gestion des zones d’activités sont, eux aussi, mis de la partie en dénonçant un tel fait qui continue à prendre de l’ampleur, l’abattage clandestin. Ce phénomène est, dans ces deux communes, devenu un simple jeu routinier. Il suffit de dresser une petite baraque pour que telle ou telle personne se transforme en boucher proposant différentes viandes.

Or, là est toute la problématique qui est posée depuis plusieurs années. Dans la plupart des cas, la viande mise à la disposition des consommateurs est dépourvue de la valeur nutritionnelle, d’autant qu’un tel commerce échappe à tout contrôle malgré la lutte acharnée menée auparavant par les services vétérinaires près les services sanitaires d’Oran.

D’ailleurs, ces bouchers de circonstance proposent de la chair de pacotille extirpée de bêtes souvent réformées, c’est-à-dire malades. Selon des spécialistes, notamment des vétérinaires, de telles bêtes sont à abattre et à mettre sous terre pour éviter la propagation des maladies pouvant provenir de la chair animale impropre à la consommation. «La santé publique est, de ce fait, à mettre à l’abri», explique-t-on. Ce n’est pas le cas dans ces deux communes où toutes sortes de viande, dont la provenance est inconnue, sont proposées aux consommateurs. Car, elles ne répondent aucunement aux normes d’hygiène ni encore moins aux règles régissant le commerce de la boucherie, d’où la mesure adoptée par la wilaya d’Oran ayant pris le taureau par ses cornes en toilettant les villes et villages abritant des foyers polluants.

Le constat est de visu perceptible. Il suffit d’emprunter la route liant la ville d’Oran vers la partie est de la wilaya, notamment celle traversant les localités de Hassi Bounif, Hassi Ameur jusqu’à Fleurus et Boufatis en passant par Benfréha. Plus d’un tronçon est transformé en décharges sauvages où sont jetées des centaines de déchets constitués essentiellement de boyaux et autres résidus de l’abattage clandestin, dénaturant totalement l’image d’une partie domiciliant le plus grand pôle économique d’Oran, la zone industrielle de Hassi Ameur abritant plusieurs dizaines d’unités de fabrication des différents produits.

Ce n’est pas tout. La prolifération, abasourdissante, de l’abattage clandestin entrave amplement le développement local, d’où les retards flagrants accusés dans les travaux de l’aménagement des zones industrielles, dont entre autres celle de Hassi Ameur. Aussi, les rejets d’une telle activité illégale ont, dans plusieurs cas constatés, amplement contribué à la dégradation des aménagements réalisés dont les routes transformées en véritables réceptacles abritant toutes formes de détritus hautement périlleux. Les responsables de la collectivité font leur nécessité de «nettoyer la cité». Qu’à cela ne tienne tout en inscrivant ce projet dans la durée.

Les premiers jalons d’une grande antisepsie sont mis en place en mobilisant tout récemment pas moins de 500 camions et 270 engins entre chargeurs, rétro-chargeurs, bulldozers, balayeuses. Ces engins ont été réquisitionnés exclusivement pour l’éradication des points noirs recensés au niveau des différents secteurs urbains et axes routiers du groupement urbain d’Oran.

En tout, plus de 80 sites, constituant des points noirs, sont dénombrés à travers les quartiers et les cités de la ville d’Oran.

Ils seront donc touchés par cette opération de nettoiement d’envergure, qui se déroulera désormais chaque week-end a-t-on indiqué tout en soulignant que cette opération d’hygiène vient en appoint aux opérations de collecte quotidiennes. «Tous les points noirs identifiés de la ville d’Oran seront éradiqués même s’il faut rester trois week-ends», a-t-on ajouté d’un ton ferme.