L’opposition : L’impasse comme politique

L’opposition : L’impasse comme politique

ISCO-700x357-500x255.jpgL’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ISCO) qui regroupe des partis de l’opposition n’est apparemment qu’un sigle de plus, de trop, dans un paysage politique plombé par l’inertie. La léthargie qui frappe ce conglomérat de partis que peu de chose rassemble, n’a d’égal que la substance famélique de ses communiqués sanctionnant ses réunions à huis clos.

Avec une telle «activité» politique, le pouvoir qu’elle est censé abattre ou à tout le moins déranger, peut dormir sur ses lauriers… C’est le triste constat d’une instance réduite à pondre des communiqués aussi plats les uns après les autres. Elle nous apprend cette fois au terme de son énième conclave ce week-end au siège du mouvement El-Islah qu’elle prévoit d’organiser le second sommet de l’opposition le 27 mars prochain. Ah la bonne affaire !

S’il suffisait seulement d’organiser des réunions à n’en plus finir, l’ISCO aurait réussi à prendre le pouvoir. Son activité politique est réduite à de simples effets d’annonce tant elle peine à structurer un discours porteur et surtout mobilisateur pour capter l’opinion et pourquoi pas amener le pouvoir à négocier. Or ce regroupement hétéroclite de l’opposition se montre incapable de donner corps à une alternative crédible qui aurait pu secouer un pouvoir pourtant impopulaire surtout avec les augmentations en série des prix et des services.

Un conglomérat miné de l’intérieur

A vrai dire les animateurs de l’ISCO ne partagent pas grand-chose d’un point de vue programmatique. Avec un Djaballah foncièrement radical, un Ali Benflis qui fait de la «vacance du pouvoir» un programme politique, un Abderrazak Makri qui fait face à des secousses internes, et un Soufiane Djilali dont le parti se réduit à sa personne, c’est un vrai cocktail politique qui peut exploser à tout moment. Il est alors illusoire d’attendre quelque chose de sérieux de la part de cette instance dont l’existence se réduit au plan médiatique.

Le fait est qu’ils peinent ne serait-ce qu’à animer un petit meeting dans une salle fermée. De la à imaginer une action de rue … Combien d’action de protestations et de mouvements sociaux ont eu lieu dans les quatre coins du pays sans que cette opposition des salons ne juge utile de capitaliser pour en faire le carburant de son action politique. Il a fallu attendre la réunion de ce week-end pour voir l’Isco comprendre qu’elle se doit d’associer à son action les autres secteurs de la vie nationale.

L’action par des… communiqués

Dans la déclaration finale sanctionnant cette réunion, les membres de l’ISCO se sont mis d’accord pour élargir ce sommet à l’ensemble des «forces vives de la nation». «Les forces de l’opposition regroupées dans cette Instance se disent plus que jamais déterminées à aller de l’avant pour arracher les droits violés du peuple, notamment celui de lui permettre d’exprimer librement sa volonté et mettre un terme au népotisme subi en allant vers une véritable légitimité institutionnelle, basée sur la justice, l’égalité et la loi» lit-on dans la déclaration.

Et de noter cette résolution décapante de naïveté : «L’ISCO affiche son soutien à toutes les revendications légitimes du peuple qui s’expriment à travers le territoire national». Cette instance à mis tout ce temps pour comprendre que son combat ne pourra porter sans le soutien des acteurs associatif et la société civile ! Elle relève «l’incapacité avérée du pouvoir en place à trouver des solutions justes et efficaces aux multiples problèmes que rencontrent les citoyens et, surtout, à trouver des instruments à même de permettre à l’Algérie de se doter d’une économie de substitution au pétrole dont les prix ont atteint des seuils très bas». Soit. C’est un constat que tout le monde connait, mais et après ?

L’ISCO promet à travers son «Mazafran II», de «transcender toutes les difficultés et les divergences afin qu’elle mette en place un plan commun de sortie de crise et mobiliser la société algérienne en vue de le concrétiser». Voilà qui explique l’origine de l’inaction voire l’inutilité d’un rassemblement très dissonant dés qu’il s’agit de proposer une plate forme politique cohérente. Il est loisible du reste de constater que certains partis de l’opposition qui ne sont pas dans cette ISCO sont plus présents et plus audibles sur la scène politique.