Loi de finances 2018: Les produits de large consommation pas concernés par les hausses des prix

Loi de finances 2018: Les produits de large consommation pas concernés par les hausses des prix

par Yazid Alilat

Loi de finances 2018: Les produits de large consommation pas concernés par les hausses des prix

  La loi de Finances 2018 préserve le pouvoir d’achat des Algériens, en dépit des hausses prévues notamment du carburant, estime le directeur général des impôts Mustapha Zikara. Il a expliqué hier lundi à la radio nationale que ‘’la loi de Finances a essayé de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, l’Etat soutient le carburant dans le secteur agricole et de la pêche. Donc, quel que soit le niveau de prix du carburant, il y a des prix plafonnés et il n’y aura pas de hausse.” Il a notamment cité les produits de large consommation comme le lait, la semoule, le sucre et le pain, ainsi que les transports, dont les prix ne connaîtront pas de hausse, car soutenus par l’Etat. ‘’Donc s’il y a hausse des carburants, il n’y aura pas d’incidence sur la vie des citoyens”, estime t-il. Quant aux dernières hausses de prix de certains produits, M. Zikara relève qu”’il s’agit de pures spéculations. Il n’y a aucun impact de la loi de finances, et ces hausses ont été enregistrées bien avant l’approbation de la loi de finances” à l’APN.

Quant aux hausses des recettes induites par des augmentations de prix de certains produits, dont les carburants ou le tabac, le DG des impôts estime que ‘’ce sont des recettes en plus pour le budget de l’Etat, soit 100 milliards (Mds) de dinars de plus, toutes taxes confondues.” D’autre part, sur le fond de la LF 2018, il a expliqué qu’elle tend vers une rationalisation de la dépense, car sur le budget de fonctionnement, ‘’il y a réellement rationalisation de la dépense». Quant à l’investissement, «le budget d’équipement de l’Etat constitue un instrument pour booster l’investissement privé national», a-t-il dit. La LF 2018 prévoit des dépenses globales de 8.628 Mds de dinars dont 4.043,31 Mds de dinars de dépenses d’équipement et 4.584,46 Mds de dinars de dépenses de fonctionnement. Quant aux recettes budgétaires, elles sont de 6.496,58 Mds dont 3.688,68 Mds de dinars de ressources ordinaires. M. Zikara annonce par ailleurs que les recettes au titre de la fiscalité ordinaire pour 2018 seront de 3.000 milliards (Mds) de dinars,” et on est actuellement en 2017 à 2700 Mds de DA. ‘’On compte réaliser une hausse de 11% pour l’année prochaine”, a-t-il ajouté, relevant que ‘’l’effort va être axé sur la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales. Avec le glissement du dinar, nous sommes à moins de cet objectif.” Sur le faible niveau de recouvrement fiscal, il a annoncé que ce qui doit être ‘’récupéré” est de 12.000 Mds de dinars, dont 8.000 Mds de dinars ‘’ sont des amendes judiciaires qui ne sont pas recouvrées”. Cependant, ‘’il y a une action réelle de l’administration fiscale pour améliorer la fiscalité ordinaire au moins pour couvrir les dépenses de l’Etat, même si le glissement du dinar nous complique les choses”, a t-il souligné, avant de préciser qu”’il y a des actions qui sont entreprises pour améliorer le recouvrement fiscal et changer la donne.” Au 31 octobre dernier, les recouvrements au titre de la fiscalité ordinaire se sont établis, globalement, à ‘’4.412,5 Mds de dinars dont 2612,4 Mds de dinars de fiscalité ordinaire contre 1740,1 Mds de dinars pour la fiscalité pétrolière.” ‘’Les produits fiscaux uniquement au titre des 10 premiers mois de l’année 2017 ont rapporté 2.334 Mds de dinars, soit 80% des objectifs, qui nous ont été assignés pour 2017”, explique M. Zikara. Sur les prélèvements de l’IRG-salaires, il a indiqué que cela représente un peu plus de 20% de la fiscalité ordinaire. ‘’Nous sommes à plus de 10 millions de salariés, c’est le quart des Algériens qui sont salariés, et il ne faut pas négliger cette contribution”, affirme t-il avant de relever que ‘’le débat sur l’IRG-salaires, c’est-à-dire que les salariés paient plus d’impôts que des entreprises, est un faux débat.” Par les chiffres, il explique que l’évolution de l’IRG-salaires a été de 6% en 2017, contre une évolution de 9% pour l’IBS, 15% pour l’impôt forfaitaire, 14% pour la TVA intérieure et 43% pour les taxes foncières, qui vont aux communes. ‘’Donc, l’IRG-salaires a été l’impôt, qui a le moins progressé en 2017”, soutient-il. Sur la conformité fiscale pour lutter contre l’économie parallèle, M. Zikara a indiqué que le nombre de déposants est de 377, alors que la totalité des dépôts, au nombre de 552, a permis de récolter 20,12 Mds de dinars. Et donc, ‘’l’évasion fiscale est beaucoup moindre que ce que l’on croit en général”, estime t-il. Sur le retrait de la LF2018 du projet de loi sur l’impôt sur la fortune, il a expliqué d’abord que l’administration fiscale est en cours de modernisation, et qu’il a été préférable ensuite de différer cette loi.