Logement CNEP Oran : désillusion et incompréhension

Logement CNEP Oran : désillusion et incompréhension

De nombreux citoyens qui se sont empressés de se rapprocher des agences CNEP de Zirout Youcef (Agence 401) et Bir El Djir, (Agence 411) à Oran, pour s’inscrire sur les listes des futures acquéreurs de logements dans le cadre de la nouvelle formule dite: «Ijara Tamlikia» lancée par la CNEP Banque.

D’abord surpris, puis totalement abasourdis, lorsqu’ils ont pris connaissance du tableau des simulations. En effet, le tableau des simulations rendu publique par la CNEP affiche des taux jugés par tous les citoyens rencontrés à ce sujet de franchement «prohibitifs» et très au-delà de ceux appliqués par les autres institutions et établissements bancaires.

A titre d’exemple, lit-on dans le document rendu publique. Un travailleur ayant un salaire mensuel moyen de 30 000 dinars, ouvrira droit, selon le même tableau des simulations, à un crédit de 1 629 000 dinars, une somme qui ne lui permettra jamais d’accéder au statut de propriétaire de logement, mais devra rembourser 11 952,93 dinars mensuellement sur une durée de 30 ans. Un simple calcul nous révélera que la CNEP réalisera à terme un gain de 2 674 054, 80 dinars. Autre exemple. Un citoyen ayant un salaire mensuel moyen de 100 000 dinars ouvrira droit à un crédit estimé à 6 112 000 dinars, devra rembourser sur la même période de 30 ans, 44 997, 43 dinars mensuellement. A la fin de la période de location-vente, le logement aura coûté au pauvre acquéreur la bagatelle de 16 199 074, 80 et la CNEP aura fait, entre temps, un bénéfice net de 1 008 074,80 dinars.

Sur les réseaux sociaux, le dit tableau des simulations, fait le buzz auprès des internautes ayant longuement attendu et souvent avec une grande impatience le lancement de cette formule mais qu’ils jugent finalement comme une «grosse arnaque» pour certains et pour d’autres, ils la qualifient carrément de «publicité mensongère» ou encore de «manœuvre pour faire patienter encore les plus vulnérables et ceux aux revenus modestes» qui finalement, nous confiera dépité un citoyen rencontré devant l’agence 411, «n’accèderont jamais de leur vivant à un statut de propriétaire de logement.»

Saou Boudjemâa