L’intrusion de l’argent dans le jeu électoral: L’aveu de Djamel Ould Abbes

L’intrusion de l’argent dans le jeu électoral: L’aveu de Djamel Ould Abbes

L’agitation que connaît, de nouveau, le parti du Front de libération nationale (FLN) n’est pas seulement l’expression d’une course effrénée au pouvoir. Elle confirme, si besoin est, des pratiques propres au parti, dont les cadres, à l’approche de chaque rendez-vous électoral, s’adonnent aux manœuvres, contractent des alliances contre nature, orchestrent des coups bas et étalent les peaux de banane.

Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, a confirmé, dans un entretien accordé à TSA, ce que tout le monde soupçonnait ou savait déjà, en expliquant que l’approche des élections locales “ouvre beaucoup d’appétits”, d’où cette agitation au sein de l’ex-parti unique. Djamel Ould Abbes ne s’était pas suffi de cette réplique. Il a, par ailleurs, souligné que le parti compte “près de 27 000 élus, alors je suis comme une épine en travers de la gorge de certains”.

Ces “certains”, Ould Abbes les désigne, sans détour, par “ceux qui ont l’habitude de monnayer les places sur les listes électorales”. Cela dit, en voulant porter l’estocade à ses détracteurs, le SG du FLN a, incidemment, confirmé l’existence de la pratique de la “chkara” au sein de son parti.

Pis encore, il dit s’exposer à des attaques parce qu’il dérangerait ce qu’on peut appeler aisément le lobby des marchandages électoraux. La sortie de Djamel Ould Abbes ne peut être réduite à une simple réplique d’un homme politique à ses détracteurs, notamment au sein du FLN, qui connaît des troubles périodiques. Mais l’accusation est d’une telle gravité qu’elle aurait provoqué, sous d’autres cieux, bien entendu, un tollé et probablement une autosaisine de la justice.

La corruption dans la politique, notamment dans la confection des listes électorales, altère gravement le principe de la représentativité dans les institutions élues et, partant, de la légitimité des institutions élues.

Dans ce cas de figure, ces “élus” doivent beaucoup plus leur promotion aux sommes qu’ils ont “investies” ou aux pourvoyeurs de fonds qui les ont financés, qu’aux électeurs qui devraient les élire et qu’ils devraient représenter. Le SG du FLN commet cet aveu alors que, quelques mois auparavant, c’est son propre fils qui avait fait l’objet d’une accusation de vente de places sur les listes pour les législatives.

Il aurait été arrêté en possession de dossiers de candidature et de grosses sommes d’argent. La pratique n’est pas tout à fait nouvelle chez certaines formations, notamment au sein de l’ex-parti unique, mais elle a pris de l’ampleur à l’époque de Belkhadem qui avait ouvert grandes les portes du parti aux hommes d’affaires et autres richissimes personnages.