L’inflation mondiale a fortement reculé depuis 2012

L’inflation mondiale a fortement reculé depuis 2012

L’inflation mondiale a fortement reculé depuis 2012, s’inscrivant globalement en dessous des cibles des banques centrales, a indiqué mardi une étude du Trésor français, relevant qu’une remontée est intervenue depuis un an.

Cette remontée intervenue depuis un an s’explique essentiellement par le rebond du prix du pétrole et pourrait ne pas persister si la hausse des prix ne se transmettait que faiblement aux salaires, a expliqué cette institution française qui publie des études et analyses pour le ministère de l’Economie, soulignant qu’à ce stade, les prix sous-jacents (hors énergie et alimentation) n’ont quasiment pas accéléré. Le document explique cette faiblesse de l’inflation mondiale par la persistance d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, dû au faible dynamisme de l’activité en sortie de crise, à des surinvestissements dans certains secteurs en Chine, ou encore au vieillissement de la population mondiale. Elle résulte également par la faible progression des salaires en particulier dans les pays avancés, en lien notamment avec la réduction du pouvoir de négociation des salariés, la mondialisation, des politiques de modération salariale dans certains pays ou encore l’existence de réserves de travail inemployées mal captées par les statistiques du chômage. Pour le Trésor français, les difficultés du secteur bancaire et le besoin de désendettement du secteur privé et des administrations publiques dans certains pays  ont pesé sur la demande et rendu moins efficace l’action de la politique monétaire. Il prévoit, à moyen terme, que l’inflation sous-jacente  ne devrait remonter que très graduellement, expliquant qu’elle serait soutenue, dans une certaine mesure, par la reprise de la demande, avec entre autres, la progression du crédit au secteur privé, la baisse du taux de chômage et la reprise des salaires, en dépit de la moindre réaction de l’inflation au cycle économique qu’auparavant.

Par ailleurs, estime l’étude, dans un contexte de rigidité des salaires, une faible inflation rend difficile leur ajustement à la baisse en cas de choc économique, et amplifie ainsi les conséquences du choc sur l’emploi. De plus, une baisse durable de l’inflation réduit les marges de manœuvre de la politique monétaire conventionnelle lorsque les taux d’intérêt directeurs se situent déjà à un niveau bas, ce qui est le cas aujourd’hui, a-t-elle soutenu.

APS