Libération d’Alep de l’emprise terroriste: Un espoir d’un règlement pacifique du conflit syrien

Libération d’Alep de l’emprise terroriste: Un espoir d’un règlement pacifique du conflit syrien

Divisée depuis 2012 entre quartiers rebelles et secteurs tenus par le gouvernement, Alep a basculé jeudi sous le contrôle total du gouvernement syrien.

Les forces gouvernementales syriennes qui ont réalisé une «grande victoire» avec la reprise d’Alep des mains de groupes armés, continuaient hier de se déployer dans les quartiers reconquis, marquant le début d’un règlement pacifique du conflit qui a fait plus de 310 000 morts depuis 2011.

L’armée syrienne et un bataillon de la police militaire russe ont commencé à être déployés, vendredi à Alep, pour «assurer la sécurité» et «maintenir l’ordre» dans cette deuxième ville du pays, dont le contrôle total a été repris la veille par Damas du groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daesh). Les forces gouvernementales ont pénétré dans trois ex-bastions rebelles, Soukkari, Zabdiyé et Al-Machad, où elles n’avaient plus mis les pied depuis quatre ans.

A la recherche d’explosifs et de mines laissés par les rebelles, les soldats ont ratissé les grandes artères avant de poursuivre leur avancée dans les rues adjacentes. Le président Vladimir Poutine a estimé que la reprise d’Alep était un «pas très important» vers le règlement pacifique du conflit et la normalisation complète de la situation».

De son côté, le président syrien Bachar al-Assad a assuré que «la victoire à Alep ouvrait la voie à un processus politique en Syrie». Dans le cadre de la poursuite des opérations de déminage et de ratissage par l’armée syrienne à Alep, deux personnes sont mortes et 33 blessées samedi dans une explosion survenue dans un entrepôt d’armes et d’explosifs d’un quartier rebelle récemment reconquis.

L’explosion est survenue dans une école du quartier de Soukkari qui avait été transformée par les insurgés «en entrepôt de munitions et d’explosifs», selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne).Divisée depuis 2012 entre quartiers rebelles et secteurs tenus par le gouvernement, Alep a basculé jeudi sous le contrôle total du gouvernement syrien.

Lancées le 15 décembre et supervisées par le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr), les opérations d’évacuation, ont permis la sortie de 35.000 personnes de la dernière poche rebelle d’Alep, selon le Cicr. «Les familles ont lutté pendant des mois pour se protéger, trouver de la nourriture, des soins médicaux ou des abris», a indiqué dans un communiqué la représentante du Cicr en Syrie, Marianne Gasser. Après la reconquête d’Alep, les présidents iranien et russe, Hassan Rohani et Vladimir Poutine, ont salué samedi soir la «victoire de l’armée syrienne contre les terroristes à Alep», annonçant la tenue prochaine des négociations inter-syriennes dans le cadre de leur coopération.

«La victoire de l’armée syrienne a pour message que les terroristes ne peuvent atteindre leurs objectifs», a déclaré le président iranien. Selon le communiqué officiel, le président Poutine a également «salué la victoire de l’armée syrienne» en ajoutant que «la coopération entre Téhéran et Moscou (…) allait se poursuivre». A cet effet, MM. Poutine et Rohani ont réaffirmé que des «négociations» de paix inter-syriennes devaient commencer au Kazakhstan, sans donner plus de détails. Astana, la capitale du Kazakhstan a déjà abrité des rencontres entre des représentants du gouvernement de Damas et des personnalités de l’opposition intérieure. L’intervention militaire de la Russie en septembre 2015 a permis à l’armée gouvernementale, alors en déroute, d’inverser la situation face aux insurgés.