L’ex-maire de Tlemcen devant le tribunal de Nédroma: Abdelouahab Nouri sera-t-il cité à comparaître?

L’ex-maire de Tlemcen devant le tribunal de Nédroma: Abdelouahab Nouri sera-t-il cité à comparaître?

Après avoir été examiné durant plusieurs mois par la Cour des comptes d’Alger, le dossier de l’affaire de l’ex-maire de Tlemcen vient d’être transféré au tribunal de Nédroma.

 

Selon des sources judiciaires proches du dossier, les deux mandats de l’ex-maire de Tlemcen, Senouci Brixi Abdennabi, étaient entachés d’irrégularités dans la gestion du patrimoine de la commune et la passation des marchés publics. Il a été accusé par le magistrat instructeur de «malversations financières, de non-respect du code des marchés publics, de détournement de deniers publics et de passe-droits». L’ex-maire a nié tous les faits qui lui sont reprochés et affirmé qu’ «il ne faisait qu’obéir aux ordres de l’ex-wali de Tlemcen et ex-ministre, Nouri Abdelouahab», tout comme il a demandé à ce qu’«il soit cité à comparaître». Cette question taraude l’esprit de tous ceux qui suivent cette affaire qui continue d’alimenter la polémique sur la place publique de la capitale des Zianides. L’ex-ministre et ex-wali assistera-t-il à l’audience ? Sera-t-il cité à comparaître ? Autant d’interrogations que les avocats de la défense tenteront d’exploiter au profit de l’accusé. Pour les juristes avertis, «il n’existe aucun écrit du wali pouvant conforter la thèse de l’ex-maire et donc aucune preuve matérielle de l’implication de l’ex-ministre». Parmi les affaires les plus importantes, on cite dans le dossier du projet de réalisation du parc d’attractions de Lalla Setti, réparti en plusieurs lots et confié à des entreprises de gré à gré, et la rénovation de l’éclairage public et des trottoirs de la ville de Tlemcen. Ce sont des milliards de dinars qui ont été injectés dans ces projets «d’embellissement de la ville», en plus d’autres griefs retenus contre l’ex-maire, notamment ceux portant sur l’attribution de locaux commerciaux sans avis d’appel d’adjudication et sur l’approvisionnement de la commune en fournitures diverses. Notons que l’ex-ministre a été cité dans deux autres affaires à savoir celles de la Dlep et «d’Al-Haicha». Les accusés dans ces affaires l’ont pointé du doigt sans pour autant l’inquiéter. Pour la Dlep, les cinq mis en cause ont été condamnés à des peines allant de 06 à 03 ans, alors que dans l’affaire dite «Al-Haicha» l’entrepreneur a été condamné à 22 ans de prison ferme. Ce dernier a accusé ouvertement l’ex-wali en citant son fils «dans les projets de réalisation de l’auditorium de la faculté de médecine et de la cour de Tlemcen». Selon les documents, le fils de l’ex-wali a sous-traité avec l’entrepreneur incriminé les travaux d’ornement et de sculpture sur plâtre de ces deux projets. Malgré la présentation de tous les documents attestant l’implication de son fils, l’ex-wali ne s’est jamais présenté aux audiences de ces deux affaires, ni n’a été cité par le magistrat instructeur. Pourtant, c’est le département de la Justice qui était le plus lésé dans l’affaire de la cour de Tlemcen. Lancée pour une enveloppe initiale de 59 milliards de centimes, la cour de Tlemcen a vu son coût être porté à 160 milliards de centimes. Affaire à suivre…

B. Soufi