Les sanctions US menacent le marché mondial du pétrole !

Les sanctions US menacent le marché mondial du pétrole !

Après le gros coup sur la tête, mercredi, suite au rapport sur les réserves américaines qui a pris de court, c’est le moins que l’on puisse dire, analystes, courtiers et investisseurs, le pétrole s’est un poil ressaisi, mais avec toujours dans la tête de la grande communauté du marché international, ces fort probables bouleversements qu’induiront les «guerres»déclarées par Donald Trump à des pays qui comptent pour beaucoup dans l’ordre économique mondial.

Pour conclure la journée très trouble de mercredi, comme le marché en subit en temps d’incertitudes, c’est-à-dire très souvent depuis la remontée des cours après la crise dont l’Algérie paye encore les conséquences à ce jour, à l’instar des autres pays producteurs, les cours du pétrole ont souffert d’une forte baisse à la clôture, baisse provoquée, donc, par l’annonce d’un repli moins fort que prévu des réserves de brut aux États-Unis, d’une part, et par les inquiétudes quant aux conséquences du conflit commercial entre Washington et Pékin, d’autre part.

Le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a fait savoir, en effet, que les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis avaient reculé de 1,4 million de barils la semaine se terminant le 3 août alors que pratiquement l’ensemble des analystes prévoyaient un repli de plus du double, 3 millions de barils. Un haut fait qui a indubitablement eu ses conséquences sur la chute de mercredi soir dont les effets se ressentaient également le lendemain puisque la séance de jeudi a été bouclée sur une baisse, quoique légère cette fois, mais une baisse tout de même que les analystes ont expliquée par une «remontée» de crainte des conséquences de la guerre entre Pékin et Washington et ses répercussions directes sur la demande chinoise de pétrole brut.

Il faut savoir que l’Administration Trump a annoncé dans la soirée de mardi qu’à partir du 23 août, des droits de douane de 25% seront appliqués sur 50 milliards de dollars de produits chinois. Une séance, en tous les cas, conclue à Londres sur une baisse de 21 cents par rapport au cours de clôture de mercredi, le Brent de la mer du Nord terminant à 72,07 dollars alors sur le marché new yorkais, le baril de Light sweet crude, contrat de septembre, a lâché 13 cents pour finir à 66,81 dollars, soit son cours le moins élevé depuis près de deux mois.

Hier, à la mi-journée en cours d’échanges européens, alors que la tension entre les États-Unis et la Chine était toujours aussi vive, le cours se stabilisait après une ouverture «nerveuse», confirmant ainsi la conjoncture éprouvante en tout point de vue à laquelle est venue se greffer une série d’interrogations sur le futur immédiat de l’Organisation des pays exportateurs (Opep) et, surtout, l’entrée en vigueur prochaine d’une nouvelle batterie de sanctions américaines contre l’Iran. Sujet qui a inspiré une nouvelle mise en garde de la part de l’Agence internationale de l’énergie qui, à travers son rapport mensuel sur le pétrole, publié vendredi, prévient sur les conséquences qu’auront les sanctions américaines sur l’approvisionnement en brut de l’économie mondiale qui, jusque-là, a réussi à tirer parti de la stabilisation du marché induite par l’augmentation de la production en Russie et en Arabie Saoudite.

Un calme du marché qui «pourrait ne pas durer» selon l’AIE qui non seulement pointe les sanctions américaines, mais met aussi en avant «des problèmes de production» qui pourraient surgir dans certains pays producteurs.

Un état des lieux qui, évidemment, interpelle l’Algérie qui se prépare à accueillir une nouvelle réunion, le mois prochain, des pays membres de l’Opep et les pays non-membres et partenaires de l’accord de 2016 à Alger, revu et corrigé depuis pour stabiliser le marché. Quoi qu’il en soit, l’Algérie, par la bouche de Abdelmoumène Ould Kaddour, le P-dg de Sonatrach, jeudi à partir de Béjaïa, a réitéré le souhait de voir maintenu l’accord de décembre 2016, tout en laissant entendre que d’ici la tenue de cette réunion, la conjoncture politique actuelle aux Etats Unis et au Moyen Orient auront un impact que personne ne peut prévoir sur le rendez-vous d’Alger, ajoutant ainsi à la grande incertitude dans laquelle évolue le marché pétrolier.

Azedine Maktour