Les salons de coiffure et d’esthétique ont six mois pour s’y conformer : De nouvelles règles pour les métiers de beauté

Les salons de coiffure et d’esthétique ont six mois pour s’y conformer : De nouvelles règles pour les métiers de beauté

La beauté a un prix. On le sait en réglant la facture chez le coiffeur ou l’esthéticienne. Il arrive que ce soit trop cher payé, pour un résultat douteux.

En Algérie, les clients insatisfaits ne déposent pas plainte en raison de l’absence de cette culture, mais aussi en raison de l’absence de lois et règlement qui régissent le métier. Ce ne sera plus le cas puisque un arrêté ministériel fixant les prescriptions de sécurité particulières applicables dans les salons de coiffure et d’esthétique vient d’être publié dans le dernier Journal officiel. L’arrêté qui oblige les exerçants de l’activité de coiffure et d’esthétique à se conformer aux nouvelles dispositions dans un délai de six mois, à compter de sa publication, fixe les prescriptions de sécurité particulières applicables dans ces lieux de beauté. Il s’agit en premier lieu de l’interdiction d’exercer une activité relevant de l’exercice médical, pharmaceutique ou paramédical, notamment celle de masseur-kinésithérapeute, d’infirmier et de pharmacien. Il est aussi interdit de traiter, soigner, ou faire un diagnostic au sens médical du terme. De même que de pratiquer des soins dans un but autre que l’embellissement est interdit. Afin d’éviter des erreurs pouvant entraîner des complications aux adeptes des soins de beauté, le nouveau arrêté ministériel précise clairement que les traitements et soins prodigués doivent absolument n’être que des produits cosmétiques qui ne dépassent pas la barrière épidermique. Autrement dit l’utilisation des produits médicamenteux est proscrite dans ces lieux. Même l’utilisation du vocabulaire à caractère ou à connotation médicale est interdit, notamment dans la publicité. La nouvelle réglementation tient également à ce que la différence entre le modelage esthétique et le massage soit respectée. Il est à préciser que le modelage est une technique de manipulation superficielle du corps et du visage. Pratiqué par une esthéticienne, il va souvent de pair avec l’application d’une huile ou d’une crème aux différentes vertus pour la peau. Contrairement au massage qui a des vertus thérapeutiques, son but est uniquement esthétique, même s’il détend et relaxe profondément. «En matière d’épilation, sont autorisées l’épilation à la pince, l’épilation au fil et l’épilation à la cire. La cire et le fil doivent être à usage unique», précise l’arrêté prévenant ainsi que l’épilation définitive, mise en oeuvre par certains instituts d’esthétique, relève de l’exercice illégal de la médecine. L’hygiène absolue et la pratique de désinfection figurent parmi les mesures également exigées par les exerçants de l’activité de coiffure et d’esthétique. Le personnel est ainsi tenu de prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter tout risque de contagion. Astreint à une propreté vestimentaire et corporelle, notamment l’hygiène des mains et des ongles (utilisation d’une solution antiseptique exigée), le personnel doit appliquer les mesures de désinfection spécifiques aux outils et instruments, après chaque usage. «En cas de suspicion d’une maladie des cheveux, de la peau ou des ongles chez le client, des mesures particulières doivent être prises pour désinfecter le matériel et le linge utilisé» est-il indiqué.

L’arrêté qui précise que la nature et le prix des prestations de services liés aux activités de salon de coiffure ou d’esthétique, doivent être affichés en un endroit visible à la clientèle, avertit que tout manquement aux nouvelles dispositions sera sanctionné. Avec la nouvelle réglementation, il est attendu une prise en charge meilleure des clients, loin des erreurs commises, souvent par ignorance, par certains coiffeurs et esthéticiens. Elle permettra également et c’est le plus important, à assurer une vérifiable hygiène et d’éviter les risques de contamination d’une quelconque maladie.

hasna yacoub