Les salafistes créent la zizanie autour de L’Aid el fitr: les parasites du vendredi

Les salafistes créent la zizanie autour de L’Aid el fitr: les parasites du vendredi

Par 

Le courant salafiste a réussi à accaparer plusieurs espaces publics, notamment les mosquées.

Le Ramadhan se termine par une polémique confessionnelle. Des voix salafistes se sont élevées pour appeler à l’annulation de la prière du vendredi en cas, où elle coïncide avec le premier jour de l’Aïd El Fitr. Un appel qui n’a pas laissé de glace des centaines de milliers de fidèles qui n’hésitent pas à le qualifier d’«inconvenant». Un conflit naissant qui se trouve être suscité sciemment par des salafistes. Ces derniers étant très actifs, ils creusent leur sillon, notamment au niveau de la capitale où ils contrôlaient déjà plusieurs mosquées, environ «une quarantaine», selon le secrétaire général du Haut Conseil islamique (HCI), Boumediene Bouzid.

Pour ce responsable religieux, les salafistes n’hésitent pas à s’immiscer dans la gestion du culte en Algérie. Les imams de cette obédience qui n’en sont pas à leur premier coup d’essai, n’ont pas hésité à refuser d’appliquer des directives des autorités et vont jusqu’à ignorer la prière du vendredi si elle coïncide avec la première journée de l’Aid et appellent à pratiquer la prière dans des gymnases, des stades…etc. Dans ce contexte brûlant dans des maisons de Dieu, le ministre des Affaires religieuse et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a envoyé une instruction à l’ensemble des directeurs de wilayas des Affaires religieuses, les sommant d’interdire à tous les imams officiant dans des mosquées et d’autres lieux de culte agréés, d’accomplir la prière hebdomadaire de vendredi en dehors des mosquées dans le cas où elle coïncide avec le premier jour de l’Aïd. Il s’agit de contrecarrer les salafistes qui ont appelé à organiser des prières collectives du vendredi en des lieux publics.

Les contrevenants à cette instruction seront introduits devant les conseils de discipline. On ignore si le ministre ira jusqu’à révoquer de leur poste ceux qui défient son autorité ou du moins leur interdire définitivement de prêcher dans des mosquées. Il faut dire que même si le fait de prier en des lieux publics a toujours été une pratique interdite par la loi en vigueur, le débordement des fidèles sur la voie publique lors de la prière de vendredi est souvent toléré.

D’aucuns diront que certaines mosquées n’arrivent pas à s’ affranchir du courant salafiste alors qu’officiellement l’Algérie récuse la salafisme et tolère seulement le courant malékite. Plus grave encore, peu à peu, le courant salafiste qui s’ est implanté en Algérie, mène une guerre sans merci autour du contrôle des mosquées et par ricochet de l’embrigadement de la société. Il est à noter aussi que la connexion de ce courant avec l’extérieur et le commerce informel n’est pas une vue de l’esprit, mais une réalité palpable, admise par les hautes autorités. Survenue en plein Ramadhan, une autre controverse autour des horaires de prières, a obligé le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, a rassurer les fidèles, en précisant que «la table des horaires de prières et calendrier utilisés par le ministère des Affaires religieuses est établie chaque année par un groupe d’experts astronomes du Craag, utilisant des règles standard de calcul». De son côté, l’idéologue en chef de ce courant, Mohamed Farkous, désigné représentant exclusif du wahhabisme en Algérie, mène une offensive continue contre le courant traditionnel algérien. L’obédience salafia a réussi à accaparer plusieurs espaces publics, notamment des mosquées et d’autres lieux de culte sur lesquels il a jeté profondément son dévolu au point qu’il est maintenant impossible de le déloger. De plus, dans certains quartiers d’Alger sous leur emprise, ils imposent leur loi et leur idéologie et rite wahhabite. D’après de nombreux témoignages, les imams de ces localités cèdent sous le poids d’une énorme pression qu’ils subissaient de leur part.

Enfin, outre leur travail de prosélytisme, les salafistes mènent des attaques en règle contre l’islam pratiqué en Algérie depuis des lustres. Par ailleurs, l’Algérie connaît ces derniers temps une expansion de ces phénomènes religieux. Les adeptes de l’ahmadisme commencent également à s’épanouir et à faire parler d’eux en Algérie. Ces derniers sont traqués et présentés devant la justice par les services de sécurité.