Les relations algéro-britanniques en confiance: De Tinguentourine au Brexit

Les relations algéro-britanniques en confiance: De Tinguentourine au Brexit

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Concernant la règle des «51/49%» régissant l’investissement étranger en Algérie, elle a assuré qu’elle ne constitue pas une entrave pour les entrepreneurs de son pays et d’ajouter que «notre stock d’investissements en Afrique dépasse les 45 milliards de livres.

Dans leur relation avec l’Algérie, pour les Britannqiues, il y a un avant et un après Tiguentourine. En visite de travail, il y a quelques jours à Alger, la commissaire britannique pour le Commerce en Afrique, Emma Wade-Smith, a fait cette déclaration lourde de sens «l’Algérie avait pris toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité et la confiance» après l’attaque terroriste de Tiguentourine de 2013.

Des propos qui balaient d’un revers de la main les doutes et les réticences sciemment entretenus envers l’Algérie par certains milieux.

En effet, cette déclaration est de nature à renforcer la position du gouvernement britannique sur cette question sécuritaire épineuse.

Londres s’appuyait sur les conclusions de l’enquête judiciaire rendues début 2015, établissant la responsabilité entière du commando terroriste qui a pris d’assaut le complexe gazier de Tiguentourine, tuant 40 personnes, dont six Britanniques et un Colombien résidant au Royaume-Uni.

La confiance étant ainsi rétablie, la visite de Emma Wade-Smith permettra à coup sûr de préparer le terrain aux investisseurs britannques désirant s’établir en Algérie et pour une meilleure coopération avec l’Algérie. Elle a dans ce sens relevé les efforts déployés par l’Algérie pour «rétablir la confiance» soulignant que ces efforts doivent impérativement être accompagnés par «un travail de sensibilisation auprès des hommes d’affaires au Royaume-Uni».

Par ailleurs, lors de sa rencontre avec les médias et responsables algériens, la commissaire britannique a abordé la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Pour la commissaire britannique pour le Commerce en Afrique, il s’agit là d’une «opportunité» pour ce pays afin de hisser ses relations commerciales et d’investissement avec l’Algérie à un niveau plus élevé.

Questionnnée par L’Expression lors d’un point de presse organisé jeudi en marge de sa visite de travail en Afrique du Nord en général et en Algérie en particulier sur les possibilités d’un «frémissement» des échanges économiques, marginaux aujourd’hui, entre le Royaume-Uni et l’Algérie à la faveur du «Brexit», Mme Wade-Smith a répondu, sereine, que c’était «justement pourquoi je suis ici cette semaine». Elle expliquera que «la sortie de l’UE est une opportunité qui nous permet de réfléchir à un cadre meilleur pour augmenter les échanges avec les différents pays, y compris l’Algérie».

Le volume actuel des échanges entre les deux pays, estimé à deux milliards de livres sterling, n’est guère suffisant et ne reflète pas les ambitions affichées par les deux parties ni les opportunités existantes en matière de partenariat, a relevé Mme Wade Smith.

«Deux milliards de livres, ça peut sembler beaucoup. Mais à mon avis, ce n’est pas beaucoup pour un pays de la taille de l’Algérie (…) Je pense que nous pouvons mieux faire», a-t-elle admis. Mme Wade-Smtih a estimé dans cet esprit que le partenariat, moyen idoine pour développer les relations économiques entre les deux pays, doit saisir les opportunités «importantes» qu’offre l’Algérie avec le «savoir-faire» britannique. Il serait positif de rapprocher les communautés d’affaires des deux pays, a-t-elle ajouté en soulignant la nécessité de sensibiliser davantage les hommes d’affaires du Royaume-Uni sur les possibilités de partenariat offertes en Algérie dans, notamment les hydrocarbures, les énergies renouvelables, l’agriculture, l’industrie, l’urbanisme et les villes intelligentes.

Ce partenariat envisagé peut être réalisé au-delà de ce lien «bilatéral», précise Mme. Wade-Smith citant l’exemple du nouvel aéroport d’Alger en cours de réalisation par une entreprise chinoise avec un «apport-contribution britannique important quant à la conception, l’architecture et les équipements».

Concernant la règle des 51/49% régissant l’investissement étranger en Algérie, elle a assuré qu’elle ne constitue pas une entrave pour les entrepreneurs de son pays et d’ajouter que «notre stock d’investissements en Afrique dépasse les 45 milliards de livres et les entreprises britanniques ont construit leur bonne réputation à l’international grâce à leurs capacités à travailler en étroite collaboration avec des entreprises locales».