Les pays africains appellent à une baisse de la production de pétrole, L’Algérie et l’Angola sonnent la charge

Les pays africains appellent à une baisse de la production de pétrole, L’Algérie et l’Angola sonnent la charge

baril-pétrole.jpgLe baril poursuit sa descente

L’offensive diplomatique d’envergure lancée par l’Algérie est relayée par les pays africains producteurs de pétrole qui prônent une réduction de l’offre pour tenter de rééquilibrer les prix du baril.

Une initiative pilotée par l’Algérie et l’Angola, second et troisième producteur de pétrole en Afrique derrière le Nigeria. Aux grands maux les grands remèdes.

Plombés par une offre surabondante, les prix du baril tardent à reprendre de la vigueur.

Les pays africains dont les économies sont étroitement dépendantes de leurs exportations d’hydrocarbures en pâtissent et ne comptent pas rester les bras croisés. Les ministres des 18 pays membres de l’Association des producteurs de pétrole africain (Appa) réunis à Abidjan en Côte d’ivoire ont appelé le 3 avril à soutenir «la création d’une plateforme (…) afin de réduire la production pétrolière et de stabiliser le marché pétrolier».

L’Appa a exprimé sa «profonde préoccupation face à la chute des cours du pétrole brut», et a «exhorté» les pays membres à y adhérer. La chute des cours «met à mal les économies des pays, avec des risques de crise sociale, si elle devait se poursuivre encore longtemps», a déclaré Ousmane Doukouré, un cadre du ministère ivoirien du Pétrole.

«Les prix actuels sont injustes», a déploré de son côté le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mashala Saïd, qui assure la présidence de l’Appa. «Nous allons faire part à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au Venezuela et à la Russie des effets néfastes de cette chute sur nos économies», a poursuivi M.Mashala.

L’offensive diplomatique d’envergure lancée par l’Algérie est ainsi relayée par les pays africains producteurs de pétrole qui prônent une réduction de l’offre pour tenter de rééquilibrer les prix du baril.

L’Algérie avait déjà réagi en ce sens avant de décider de lancer une vaste campagne de sensibilisation pour faire retrouver au baril un niveau de prix qui arrangerait producteurs et consommateurs. «Le marché pétrolier traverse une situation délicate… le déséquilibre de ce marché a provoqué une chute drastique des prix qui a eu des répercussions et des impacts extrêmement négatifs sur les économies de tous les pays exportateurs qu’ils soient membres ou non membres de l’Opep» a déclaré Youcef Yousfi à l’issue des entretiens qu’il a eus le 16 mars à Alger, avec le ministre angolais du Pétrole, Jose Maria Botelho de Vasconcelos, et l’ambassadeur du Nigeria en Algérie, Haruna Ginsau.

Cette rencontre «entre dans le cadre de l’initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui consiste à renforcer le dialogue et la concertation entre tous les pays exportateurs de pétrole membres ou non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)», avait-il rappelé. L’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Mexique, la Russie, la Colombie, le Nigeria, le Gabon, l’Angola, le Congo et la Guinée équatoriale, membres de l’Association des producteurs de pétrole africains (Appa) ont été destinataires de messages du chef de l’Etat qui a aussi reçu le ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende, dont le pays compte parmi les plus gros producteurs (7ème exportateur mondial). Une initiative qui fait son petit bonhomme de chemin.