Les Algériens du Tour de France : Youcef Reguigui, si près si loin du Tour

Les Algériens du Tour de France : Youcef Reguigui, si près si loin du Tour

Des légendes algériennes de la petite reine, il y en a. Certaines se sont mêmes illustrées sur de belles étapes de la «grande boucle» et resteront jamais gravées dans l’histoire et la mémoire magnifiques de la discipline. D’autres, à l’image de Youcef Reguigui, sont naissantes et attendent leur chance pour se mesurer aux plus grands coureurs du moment…

L’année dernière, le cycliste algérien Youcef Reguigui a fait partie de la liste des 13 coureurs présélectionnés par la formation de Dimension Data devant participer à la prochaine édition du Tour de France (2-24 juillet). Deux semaines avant le départ du 103e Tour de France, la formation World Tour sud-africaine a annoncé une première liste de 13 coureurs avant qu’il ne soit écarté après le dernier choix des 9 retenus pour la Grande boucle. Cela s’est passé comme en 2015.

Meilleur espoir du cyclisme algérien ayant participé à plusieurs courses du World Tour dont le Dauphiné Libéré, Reguigui avait été présélectionné sur la liste des 11 athlètes pour l’édition 2015 du Tour de France, mais l’Algérien a été écarté de la liste finale des neuf coureurs.

Dimension Data est la première équipe africaine de l’histoire à participer à la plus grande course à étapes du monde.

Il avait signé sa première victoire professionnelle en 2014 lors de la 3e étape du Tour d’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, c’est dans une des courses les plus importantes de ce début de saison que Youcef Reguigui comptait s’illustrer.

A 27 ans, ce jeune père de famille sait qu’il doit passer un cap pour sa cinquième année professionnelle.

Youcef Reguigui est actuellement le seul coureur algérien professionnel.

« C’est un rêve pour chaque coureur et moi je dois faire le maximum pour que l’équipe me sélectionne. Je ne veux pas rater cette occasion », avait-il déclaré l’année dernière à la veille du Tour. Cette année aussi la sélection a été impitoyable avec le recrutement de cet hiver. Dimension Data s’est offert les services de la star du sprint, le Britannique Mark Cavendish, qui est venu avec son poisson-pilote l’Australien Renshaw. D’autres très bons coureurs sont aussi venus grossir les rangs de Dimension Data. Il y a beaucoup de bons coureurs dans le monde et c’est impossible de signer un contrat sans avoir de résultats et sans travailler d’arrache-pied », confie Reguigui qui vit à Lucca en Italie.

C’est dommage que notre coureur n’a pas pu être choisi pour ce Tour de France 2017, lui, qui reste, tout de même, le seul capable de représenter notre pays, pour la première fois depuis l’indépendance, dans cette Grande boucle. Ça sera donc partie remise à l’année prochaine…

Avant l’indépendance, et dans les années 1930 Abdelkader Abbès, le premier Algérien à courir et terminer le Tour de France en 1936. La même année sont créés les premières associations musulmanes cyclistes parmi lesquelles le Vélo Sport Musulman (VSM), à Alger, à l’initiative d’un européen et avec l’aide des fondateurs du Mouloudia Club Algérois (‘le doyen’, date de 1921 – dans la vie associative le football précède le vélo).

Les années 1945-1954 peuvent être considérées comme l’âge d’or du cyclisme d’Algérie. Pendant cette période, selon Chehat Fayçal, le vélo «disputait sans complexe la vedette au football ». Les épreuves les plus connues (les critériums de L’Echo d’Oran, de l’Echo d’Alger ainsi que la reprise du Tour d’Algérie en 1949) voient la participation des marques métropolitaines (Terrot, Automoto, Alcyon, Mercier) et de coureurs européens (Belges, Hollandais, Suisses et italiens) parmi lesquels les plus grandes vedettes, tels Coppi et Bobet. Le nom d’Abdelkader Zaâf est le plus lié au tour de France. Le natif de Chebli, dans la Wilaya de Blida (décédé le 22 septembre 1986 )en Algérie participa quatre fois au Tour de France (1948, 1950, 1951 et 1952), mais n’alla jusqu’à Paris qu’une seule fois, en 1951 où il termina 66e . Il n’en fait pas moins partie de ceux qui ont écrit leur nom dans la légende du Tour.

Il y a eu également Ahmed Kebaïli, né le 25 février 1925 à Blida (décédé le 2 septembre 2013 à Blida qui a aussi participé à plusieurs reprises au Tour de France. Il avait pris le départ en 1950 (au sein de la première équipe nord-africaine, il terminait à la 40e place) et en 1952 (il terminait 39e). Après l’indépendance il devient l’un des responsables du cyclisme algérien. Kebaïli et Zaâf Abdelkader auront marqué leur époque dans ce Tour de France, considéré comme la plus belle course du monde par tous les spécialistes.