Les algériens de Londres célèbrent l’Aid en perpétuant les traditions du pays

Les algériens de Londres célèbrent l’Aid en perpétuant les traditions du pays

5526aaafe26aa91d2e05b0939d153fd8_L.jpgLONDRES-  La communauté algérienne de Londres, célèbre lundi, à l’instar de tous les musulmans du monde, la fête de l’Aid El Adha, dans la joie, en renouant avec les traditions du pays, toujours ravivées en pareille occasion.

La fête commence par la prière de l’Aïd, les mosquées assurent plusieurs prières dans la matinée, avec prêches et imams différents, dans chaque mosquée, afin de permettre à tous les fidèles d’accomplir ce pilier de l’Islam, y compris ceux qui ont travaillé la veille, durant la nuit.

Les fidèles, toutes nationalités confondues, se sont dirigés vers les mosquées, notamment les deux plus importantes, celle de Baker Street au centre, et whitechapel à l’Est.

La mosquée de Baker street, la plus grande, a rassemblé un nombre impressionnant de fidèles, si bien que, comme à chaque fête religieuse, une bonne partie s’est vue contrainte de faire la prière en plein air, dans les espaces verts des mosquée, aménagés pour la circonstance.

Dans leur prêche, prononcé tantôt en arabe tantôt en anglais, les imams qui se sont succédés dans les différentes prières, ont rappelé à la communauté musulmane, les vertus de l’Islam, tels que l’amour,  l’entraide, le pardon et la tolérance.

Le deuxième rituel de cette journée est le sacrifice du mouton, sauf que les particuliers ne peuvent acheter ni égorger un mouton en raison de la réglementation imposée par les autorités britanniques. Les boucheries  «  halal» servent de relais pour l’abattage.

Pendant plusieurs jours avant le jour de l’Aid,  pouvant aller jusqu’à 3 semaines dans certains quartiers, les musulmans désirant sacrifier un mouton, sont enregistrés chez le boucher de leur choix, moyennant une somme fixée au préalable.

Les listes sont transmises aux abattoirs, seuls habilités à égorger les moutons, et la viande, coupée ou non, est disponible en fin d’après midi du jour de la fête, et le lendemain, dans les boucheries, ou les personnes enregistrées peuvent la récupérer.

Dimanche, Fawzi, propriétaire de «  La Belle Boucherie » à Edgware Road, la plus ancienne d’un algérien à Londres, a confié avoir enregistré une centaine de commandes, son prix a été fixé cette année à 125 livres le mouton.

Il a expliqué que la viande peut être reçue avec ou sans abats, que le nombre des commandes augmentait d’année en année et que sa clientèle comptait surtout parmi la communauté algérienne.

Fawzi qui se tient derrière ce même comptoir depuis 21 ans, se fait aidé par trois proches pour satisfaire sa clientèle et la fidéliser.

Finsbury Park, le quartier ou vit le plus grand nombre d’algériens, compte 3 boucheries algériennes, dont «  Salam Boucherie », ouverte même le jour de l’Aid.

Intermédiaire entre des boucheries et un abattoir agrée, Sid Ali Doukar, a récupéré des listes de commandes de moutons qu’il devra transmettre à l’abattoir et assister à l’abattage. Il a affirmé que le rituel est accompli dans les normes de l’Islam et l’hygiène adéquate.

Approchés par l’APS, certains membres de la communauté algérienne ont révélé que l’ambiance de l’Aid à Londres n’était pas pareille à celle en Algérie, et que rien ne valait de se retrouver parmi ses proches en cette circonstance, et d’assister au sacrifice.

Ils regrettent qu’une partie «  importante » du rituel de l’Aid ne peut pas être accomplie ici, celle du deuxième jour, dont la matinée est réservée au recueillement devant les tombes des proches défunts.

« A défaut de rencontrer nos proches, nous créons l’ambiance chaleureuse entre amis, parfois chez nous, mais aussi dans les parcs publics », a relevé Karima K, qui a accompagné ses deux enfants à Regent park ou un programme de distraction est prévu pour les familles à chaque fête.

A Edgware Road, Finsbury Park, ou encore à Shepherds Bush, quartiers à forte concentration d’algériens, un fort mouvement de va et de vient dans les rues, les embrassades et le son de la chanson de Abdelkrim Dali, «  Saha Aidkoum » dans certains cafés algériens, distinguent ce jour de fête.

La première ministre britannique, Theresa May, a adressé un message à la communauté musulmane du Royaume Uni et du monde entier, ou elle a mis en exergue leur «  générosité » et rappelé «  avec fierté », leur rôle dans la prospérité du pays.

Le Royaume Uni compte quelque 3,1 millions de musulmans et plus de 1500 mosquées, selon des chiffres de la ligue des musulmans britanniques de 2015.