Les 10 commandements du «Général»

Les 10 commandements du «Général»

Benchikha ne pense qu’à la victoire face au Centrafrique !

Il devra écarter Halliche, Bougherra ou Yahia !



Il n’y aura plus de titulaire indiscutable !

C’est ce matin à partir de 10h que le nouveau patron des Verts animera, au stade du 5-Juillet, sa première conférence de presse, en tant que sélectionneur en chef de l’équipe d’Algérie.

Un rendez-vous attendu par tous les médias nationaux et sans doute internationaux, soucieux de découvrir le programme, mais aussi les intentions du «Général», dans sa mission de qualifier l’équipe à la CAN 2012 qui aura lieu conjointement au Gabon et en Guinée équatoriale. Tout le monde est impatient de connaître les éléments palpables sur lesquels Benchikha va se reposer pour mener à bien sa tâche.

Avant de vous faire partager les mots du nouveau sélectionneur, nous avons jugé utile d’anticiper sur cette conférence de presse, en allant dénicher çà et là quelques bribes d’indiscrétions, émanant tantôt de la fédération, tantôt de ses amis.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que parfois, la voie officielle est moins instructive que celle de l’underground. A travers les différentes indiscrétions recueillies hier dans la journée, nous vous proposons en exclusivité dix commandements du «Général» Benchikha.

Voilà pourquoi Benchikha a gardé Djelloul !

Beaucoup de supporters et de techniciens s’interrogent sur la nécessité de garder Zoheir Djelloul dans le staff de Benchikha, alors que Rabah Saâdane, qui l’avait imposé dans l’ancienne équipe, a plié bagage.

D’aucuns parmi les entraîneurs ont évoqué ce cas avec beaucoup d’incompréhensions, jugeant même son maintien «d’énigmatique», pour reprendre l’expression d’un des pensionnaires de la FAF. Mais selon certaines indiscrétions, c’est Mohamed Raouraoua en personne qui a décidé de le garder.

De la bouche même d’un des amis de Benchikha, «il est impensable qu’on puisse exiger du Général qui que ce soit. C’est une décision plutôt sage, dans le contexte actuel des choses, car Benchikha est le seul nouvel élément chez les Verts.

Il ne connaît pratiquement personne. Et c’est en concertation avec Raouraoua qu’il a été décidé de reconduire Zoheir Djelloul et Belhadji, pour une période déterminée», nous a confié ce très proche ami commun de Raouraoua et Benchikha.

Saâdane en personne a demandé à Djelloul et Belhadji d’aider Benchikha à s’installer en douceur

«Ce n’est jamais bien de débarquer à la tête d’une Equipe nationale avec plusieurs nouvelles têtes.

Ça risque de créer des réticences chez certains joueurs. Ils ont pris des habitudes depuis longtemps avec Saâdane, Djelloul et Belhadji. C’est pour ne pas les brusquer que Benchikha a accepté le conseil du président. Il y avait plutôt de la sagesse dans cette reconduction temporaire.

Même Djelloul et Belhadji ont fait montre de générosité en ne suivant pas Saâdane dans sa démission. Le Cheikh en personne a demandé à Djelloul et Belhadji de rester en place, afin d’aider Benchikha à bien démarrer sa mission», a rajouté notre interlocuteur.

Voilà donc qui est plus sensé que l’idée qu’on nous avait véhiculée, la semaine passée, en disant faussement que Zoheir Djelloul s’était imposé de force (on a même évoqué un appui venant d’en haut !) ; cela nous conduit à retirer de nos têtes aussi et surtout l’injustice par laquelle nous avions traité Zoheir Djelloul de «mesmar Djeha». Mea culpa, donc.

Benchikha ne pense qu’à la victoire face au Centrafrique !

Profitant des discussions amicales qu’il a eues avec certains de ses amis au sujet de ses intentions, nous avons pu faire des recoupements intéressants, sur le fond de la pensée du nouveau sélectionneur des Verts.

En effet, selon un de ses proches, Abdelhak Benchikha ne pense qu’à la victoire face au Centrafrique. «Il sait que tout le monde l’attend au tournant. Et c’est pour cette raison essentiellement qu’il veut gagner ce match.

Le contexte ne lui est pas favorable aujourd’hui, car les supporteurs sont un peu lassés de voir l’Equipe nationale perdre ses matchs l’un après l’autre», nous a-t-il dit.

«Il aurait aimé s’installer juste après le Mondial, mais…»

Benchikha a évoqué ce contexte avec beaucoup d’appréhensions. «Il aurait bien aimé s’installer à la tête des Verts, juste après le Mondial. Mais Saâdane s’était entêté à poursuivre une mission qu’il devait laisser à d’autres dès la fin de son contrat. Saâdane serait sorti par la grande porte. Il serait aujourd’hui un héros éternel en Algérie.

Au lieu de cela, il s’est accroché à son poste comme une sangsue, pour laisser un héritage compliqué à son successeur.

Si l’EN gagne, il partagera les honneurs avec les joueurs, mais en cas de défaite, c’est Benchikha qui sera désigné du doigt et on fera pression pour ramener un étranger !

Aujourd’hui, raconte encore cet ami du nouveau patron des Verts, lui-même ancien footballeur, tout le monde fait une fixation sur le résultat du prochain match. «Si les Verts gagnent, Benchikha partagera les honneurs de cette victoire avec ses joueurs. Mais si par malheur on perdait ce match, c’est Benchikha seul qui en portera la responsabilité.

Les gens diront tout de suite qu’il n’a pas le niveau pour mener l’EN et on va aussitôt faire pression partout pour faire venir un entraîneur étranger. Ce sera comme le serpent qui se mord la queue. On ramènera un grand nom qui viendra ramasser les millions, sans faire de résultats, puis on redemandera à un local de dépanner et il réussira comme Saâdane et ainsi de suite… »

«Il faut impérativement qu’il gagne ce match, sinon une pression terrible l’attend»

L’analyse de notre interlocuteur est des plus justes et il en parle en connaissance de cause, pour avoir fréquenté longtemps le milieu du football national.

«Benchikha se trouve donc comme condamné à gagner, alors qu’il en est à son tout premier match à la tête des A. A sa place, beaucoup d’entraîneurs auraient hésité.

Mais pas lui. Car il sait très bien qu’il a le potentiel pour faire gagner l’EN de nouveau. Il a, certes, des appréhensions, c’est humain ; mais Abdelhak est un kamikaze ! C’est un fonceur qui n’a peur de rien.

Vous allez voir comment il va faire transcender ses joueurs. L’esprit guerrier que les joueurs ont acquis avec le temps, lui, il l’a depuis sa naissance», encense son ami. «Il faut impérativement qu’il gagne ce match, sinon, on va lui mettre une pression terrible par la suite.»

Il n’y aura plus de titulaire indiscutable !

Autre commandement du «Général» et cette fois, pas des moindres, puisqu’il s’agit tout bonnement d’annoncer aux cadres de l’Equipe nationale que nul n’est assuré d’une place de titulaire indiscutable.

«Seule la forme du moment et la vérité du terrain compteront désormais.» C’est ce qu’a affirmé le premier responsable des Verts à un de ses amis.

«Il a la ferme intention de donner la chance à tout le monde. Même s’il n’a jamais cité de nom en particulier, on peut aisément deviner qu’il visait les cadres qui ne jouent pas régulièrement en club. C’est la fin des privilèges !», nous a confié notre interlocuteur.

Djelloul et Belhadji resteront encore six mois

On prête à Benchikha beaucoup d’intentions, parmi lesquelles celle de faire le vide autour de lui, dans six mois.

C’est-à-dire se séparer de Zoheir Djelloul, l’ancien adjoint de Saâdane, mais aussi de Belhadji, l’entraîneur des gardiens de but, qui laissera la place à Abdennour Kaoua, nettement plus expérimenté que lui, pour avoir été longtemps l’un des meilleurs goals de son époque (il a fait l’ensemble de sa carrière au MCA), mais surtout un des artisans du seul titre dans le staff de l’EN qui a gagné la Coupe d’Afrique de 1990, aux côtés de Kermali.

A ceux-là, il faudra ajouter le préparateur physique Mohammedi Boudjemaâ qui était dans le staff des A’, puis des A.

La certitude est que la mission de Djelloul et Belhadji s’arrêtera dans six mois, si ce n’est avant. C’est-à-dire juste après le match contre la Centrafrique prévu pour le 10 octobre prochain.

Il ne va pas chambouler l’équipe de Saâdane !

Parmi les commandements du «Général», celui de ne pas chambouler l’équipe de Saâdane. Il gardera sans doute la même composante, pour ne pas brusquer les joueurs. Ces derniers, qui ne le connaissent pas trop, pour l’instant, verraient d’un mauvais œil le fait de redémarrer de zéro.

C’est surtout pour ne pas devoir à expliquer à chacun ses nouvelles tâches qu’Abdelhak Benchikha a préféré ne pas trop imposer son style de jeu d’entrée. Il laissera sans doute retomber la pression, en demandant à ses joueurs juste de jouer avec le cœur, afin de ramener les trois points de la victoire contre le Centrafrique.

C’est à cet effet qu’il a dit à ses proches son intention de ne rien chambouler dans l’équipe, mis à part quelques petits changements, en fonction de la forme des joueurs remplaçants.

Le premier défenseur des locaux !

Abdelhak Benchikha ne s’en est jamais caché et il l’a toujours dit tout haut. «Il faut revaloriser le joueur local !» Cette phrase, nous l’avons entendue à maintes reprises de la bouche même du nouveau patron des Verts. «Personne n’a défendu les joueurs locaux autant que moi.

Le jour où j’avais pris la décision de rentrer en Algérie pour prendre l’Equipe nationale A’ et les Olympiques, les gens m’ont ri au nez. Beaucoup ne comprenaient pas ce fou qui avait délaissé une belle place au sein d’un des plus grands clubs de Tunisie, pour aller s’occuper de 22 joueurs locaux qui n’intéressaient personne.

On m’avait pris pour un fou !», nous avait-il confié, alors même qu’il était encore sélectionneur des A’ et des Olympiques. Le voilà aujourd’hui à la tête de l’Equipe nationale A, en haut de la plus grande pyramide du football national.

Tout faire pour rassurer les pros !

Bien avant son installation à la tête des Verts, Abdelhak Benchikha savait que le jour où Mohamed Raouraoua allait lui faire appel, comme il le lui avait promis, ses rapports avec les joueurs allaient être un peu difficiles au début. Et pour cause, Rabah Saâdane avait tout fait pour l’empêcher de s’approcher de son équipe.

En effet, jamais Benchikha n’avait été invité à un stage des Verts sous la coupe de Saâdane. Des pratiques regrettables qui ont eu pour conséquence de voir ses joueurs d’aujourd’hui affirmer ne pas le connaître, alors qu’il était sélectionneur de l’équipe A’. C’est pour cela que Benchikha a décidé de tout faire pour s’introduire en douceur dans l’équipe.

«Il n’a qu’une idée en tête dans ce sens, c’est de tout faire pour rassurer les pros ! Il est même décidé à céder quelque peu du terrain afin de ne pas les brusquer, mais il définira les limites de chacun, à sa manière», nous a ajouté un de ses amis.

Fini le 3-5-2 !

La bonne nouvelle avec l’intronisation d’Abdelhak Benchikha à la tête de l’Equipe nationale est celle de voir le fameux système 3-5-2 tant décrié par les techniciens et les supporteurs disparaître à tout jamais ! En effet, Benchikha, qui n’en est pas adepte, se fera le plaisir de remettre les pendules à l’heure internationale, en optant pour une défense fixe à quatre joueurs, avec des variantes au milieu du terrain et en attaque, selon l’adversaire en face et la forme de ses éléments.

Ainsi donc, il aura fallu attendre le départ de Saâdane pour voir cette défense à trois quitter le tableau des tactiques des Verts.

Il devra écarter Halliche, Bougherra ou Yahia !

Mais en écartant ce système d’une défense à trois, Benchikha devra résoudre l’équation la plus compliquée, à savoir où trouver le latéral droit capable d’assumer son rôle et surtout, surtout, donner raison à son coach pour avoir osé écarter de la défense un des trois piliers habituels, à savoir Halliche, Bougherra et le capitaine d’équipe Anthar Yahia.

Benchikha aura du pain sur la planche dans ce sens, vu qu’il sera obligé de sacrifier un des trois grands défenseurs des Verts. Une décision des plus compliquées que Saâdane a retournée dans tous les sens, sans avoir pu trouver la solution idoine. Benchikha, réussira-t-il à le faire ?