Législatives : Ahmed Ouyahia à Béjaïa: “L’Algérie ne sera jamais divisée”

Législatives : Ahmed Ouyahia à Béjaïa: “L’Algérie ne sera jamais divisée”

Il a abordé d’emblée la paix, la stabilité et la sécurité sans lesquelles il ne peut y avoir de développement politique, social et économique.

C’est un programme d’un chef de gouvernement qui a été développé par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique, hier, à Béjaïa dans le cadre de la campagne électorale officielle portant scrutin du 4 mai prochain. Devant un large public, le chef de file du RND a plaidé pour la préservation de l’unité, de la stabilité et de la sécurité du pays, l’amélioration de la gouvernance, l’accélération de la transition économique et une politique sociale dynamique, juste et solidaire.

Ahmed Ouyahia abordera d’emblée la paix, la stabilité et la sécurité sans lesquelles il ne peut y avoir de développement politique, social et économique, évoquant au passage, sans le citer, le MAK avec son idée d’indépendance «peut-on demander l’indépendance quand il n’y a point d’ennemi?» s’est-il interrogé avant de rétorquer que «l’Algérie se sera jamais divisée». Et comme pour mieux convaincre, Ouyahia reviendra sur le rôle de la Kabylie durant toutes les crises qui ont secoué l’Algérie.

«La Kabylie s’est toujours battue pour le pays» affirme-t-il rappelant au passage les révolutions de Cheikh Ahhadad, Amirouche contre le colonialisme et la mobilisation de la région dans la lutte contre le terrorisme durant la décennie noire. «Nos ancêtres nous ont légué une Algérie unie et la Kabylie ne peut pas s’isoler.»

Le patron du RND se fixera ensuite sur la bonne gouvernance plaidant pour une gestion décentralisée avec plus de pouvoir aux collectivités locales, tant sur la liberté d’initiatives que de la fiscalité.Pour étayer ses dires, Ouyahia citera l’exemple du CHU de Béjaïa, dont la concrétisation devra attendre encore, dès lors qu’il «aurait pu être réalisé si le pouvoir de décision était entre les mains de la région».

Pour ce faire, Ouyahia plaidera pour «une décision économique locale». Dans la foulée, il abordera l’impératif d’accélérer la transition économique pour débarrasser le pays de la dépendance pétrolière, qu’il juge, source de toutes les crises qu’a vécues le pays depuis l’indépendance, les événements 1988, le FMI, le terrorisme jusqu’à la crise économique actuelle, qui, selon lui, durera encore des années». C’est pourquoi, ajoute-t-il «il ne nous reste plus qu’à raisonner et prendre notre destin en main» pour ne pas sombrer dans les erreurs du passé. Pour lui, l’Etat doit poursuivre sa politique de soutien à l’investissement dans tous les domaines et se prononcer pour un programme spécial pour les montagnes, à l’image d’accorder la priorité au sud du pays et la région des Hauts-Plateaux.

Ouyahia rejettera en bloc les récents conseils du FMI, estimant que l’endettement n’est pas la solution. Quant à l’austérité en vigueur, celle-ci ne devra toucher que les produits de luxe.Sur ce, Ahmed Ouyahia poursuit son discours totalement en kabyle pour aborder la politique sociale que son parti compte adopter. D’emblée il dira, qu’on «ne peut rien dépenser lorsqu’on ne possède rien». Partant, il évoquera les aides sociales attribuées aux démunis, qui doivent se faire dans une totale transparence.

Les couffins de Ramadhan seront remplacés par la remise des chèques après un véritable recensement. Le soutien aux produits de première nécessité se décline au RND par la révision de la politique actuelle sur la base d’un recensement national afin de fixer le seuil du droit au bénéfice.

«Il s’agit d’oeuvrer pour une répartition équitable», indique-t-il. «Le riche ne peut pas bénéficier des mêmes avantages qu’un démuni et ce sur tous les plans», ajoute-t-il. Le secrétaire général du RND s’engage à relever le seuil salarial fixé pour postuler à l’obtention d’un logement social. Il propose un seuil équivalent à quatre fois le Snmg, en d’autres termes, à un peu plus de 60.000 DA. Pour lutter contre la crise du logement, il proposera également une aide à la location. L’Etat soutiendra tout locataire à raison de 50% du prix locatif. Il estimera aussi que l’Etat devrait initier une politique de prêt aux fonctionnaires pour l’acquisition de logements auprès des privés.