“Nous n’avons pas attendu cette Mission pour nous fixer sur ces élections, mais ces recommandations ont confirmé au moins une partie de nos revendications.” Telle est la réaction du secrétaire général du mouvement Ennahda, Mohamed Douibi, à propos des recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne.
Les recommandations de la Mission technique de l’UE ne diffèrent pas beaucoup de celles émises par les partis d’opposition, estime, dans ce sens, Mohamed Douibi, qui en veut pour preuve, celle relative à l’accès au fichier électoral, qui, dit-il, “n’est d’ailleurs toujours pas disponible, malgré les démarches et les efforts fournis par la Haute instance de surveillance des élections”.
Tout autant que la recommandation inhérente au corps électoral ainsi que la restructuration de l’administration, qui fait qu’il y a des endroits inaccessibles aux partis, notamment la commission des communes, où sont récoltés les chiffres et résultats avant d’être remis aux partis.
La recommandation relative à la Haute instance de surveillance des élections conforte également la position de la classe politique, qui estime que dans sa configuration actuelle, elle ne donne pas le droit de surveillance aux premiers concernés, en ce sens que, d’après M. Douibi, “sa composante ne comporte pas de représentants de la classe politique, ce qui est saugrenu”. À côté de l’impératif de revoir la loi régissant cette instance, Mohamed Douibi s’est voulu catégorique : “Tant que ce sont l’administration et l’Exécutif qui organisent les élections, il y a l’absence du plus important élément d’honnêteté qu’est la neutralité.” D’où, a-t-il ajouté, la demande de confier l’organisation à une instance indépendante.
Mohamed Douibi trouve judicieuse la recommandation qui fait état de la nécessité de concrétiser dans des lois les principes de la Constitution adoptée en février 2016 ayant trait aux libertés politiques, notamment la liberté de manifestation et la liberté d’expression. En rappelant qu’elle fait figure des revendications de son parti, le SG du mouvement Ennahda s’est interrogé si “cette volonté politique existe réellement dans notre pays”.
S’agissant de la révision du code électoral, qui, d’après lui, réduit la participation et la marge de manœuvre des partis politiques aux élections, il a souligné “la nécessité de la promulgation d’une loi souple à même d’encourager l’exercice de l’activité politique et de donner l’occasion à tout le monde d’y participer”.