Le réalisateur algérien établi à Los Angeles Anouar Hadj Smaine: Un exemple d’abnégation et de dévouement au 7e art

Le réalisateur algérien établi à Los Angeles Anouar Hadj Smaine: Un exemple d’abnégation et de dévouement au 7e art

Réalisateur, producteur et scénariste, Anouar Hadj Smaïne travaille avec les plus grands noms hollywoodiens. Pourtant,  son dernier “clap” présenté au Festival international du film arabe d’Oran, Battle fields était reparti sans la moindre distinction dans une joute tenue sous le slogan “Vivre-ensemble”, thématique qu’il avait pourtant insufflée à son film.

Fils du dramaturge, acteur et ancien directeur du Théâtre régional de Constantine, Hadj Smaïne Mohamed Seghir qu’il accompagna, très jeune sur les planches du 4e art et plateaux de cinéma, Anouar Hadj Smaïne entreprit d’abord un cursus universitaire tout bien considéré. Parti, à l’âge de 18 ans, peaufiner ses connaissances dans le bastion mondial de la science et des technologies, il réussit brillamment ses thèses et prit en même temps la mesure réelle du travail, clé de toutes les réussites. Et à quelque chose malheur est bon, quand son employeur mit les clés sous le paillasson, son rêve américain devint hollywoodien. Rattrapé par les stigmates de son extraction, il étudia alors les arts modernes et les langues, parallèlement aux sciences politiques. L’envie grandissante de revivre autrement des expériences inachevées de sa tendre jeunesse l’emporta, lui qui a accompagné son père dès 1987 en tant que jeune acteur pour une première apparition dans Cri de pierres de Abderrahmane Bouguermouh. Il s’en alla alors à la découverte de la Californie et s’installa carrément à Hollywood où il intègre la prestigieuse New York Film Academy dans les Studios d’Universal où il poursuivit une formation de réalisateur, producteur et scénariste. Embrassant sa carrière dans le cinéma par quelques courts métrages sans grand succès, Anouar Hadj Smaïne écrit, réalise et produit Axis of Evil qui sera sélectionné par différents festivals de films américains, canadiens et sud-africains, remportant le prix “Honorable Mention” au Los Angeles Movie Awards Film. Enchaînant avec d’autres projets en tant que producteur, coproducteur, et consultant scénariste, il mit à profit le compagnonnage des figures de renom de Hollywood et finit par écrire, réaliser et produire Sharia, un moyen métrage qui fera plusieurs festivals américains et internationaux et lui vaudra le prix du meilleur producteur et meilleur réalisateur au festival de Movie ville International Film en Floride, et au festival International de Cinerockom à Beverly Hills.

Les deux acteurs principaux du film Sharia remporteront aussi les prix du meilleur acteur et meilleure actrice. Comme acteur, Anouar Hadj Smaïne participera à plusieurs productions hollywoodiennes dont 12 Strong du producteur Jerry Bruckheimer (Top Gun, Pirates of the Caribbean, Conair),  Westworld avec Ed Harris et Anthony Hopkins, The Looming Tower avec Jeff Daniels, et La Balade de Lefty Brown avec Bill Pullman et Peter Fonda. Et comme nul n’est prophète en son pays, son dernier “clap” présenté au Festival international du film arabe d’Oran, Battle fields ou Champs de batailles était reparti sans la moindre distinction dans une joute tenue sous le slogan “Vivre ensemble”, thématique insufflée pourtant à son film par Anouar Hadj Smaïn. Battle fields qui raconte l’histoire d’une rencontre entre un réfugié irakien vivant à Los Angeles et un vétéran américain de la guerre d’Irak et interprétés par le réalisateur lui-même dans le rôle du réfugié et Sean Stone qui n’est autre que le fils du célébrissime réalisateur américain Oliver Stone dans le rôle du vétéran. Dans sa version du scénario, Anouar Hadj Smaïne raconte : “L’histoire d’une rencontre entre deux univers, deux mondes, deux vies, deux hommes que tout est censé séparer; une guerre entre leurs deux pays, deux cultures différentes et deux croyances très distinctes. Un bref échange rapproche puis sépare les deux hommes laissant s’installer une tension qui risque de mener au pire”. L’histoire de Battle fields tente, selon son auteur “d’élever l’esprit vers de nouveaux horizons et encourage à voir l’autre, au-delà des critères de race, de culture, des croyances religieuses et des convictions politiques, pour enfin laisser place à la chose la plus importante de toutes: l’humain. Le film met en exergue les effets psychologiques dévastateurs de la guerre sur l’être humain, peu importe ses origines, sa culture, et ses croyances. À travers une rencontre entre un réfugié Irakien et un vétéran américain de la guerre d’Irak (les deux personnages principaux du film), un contraste est dressé montrant les défis personnels de l’un et de l’autre ainsi que les séquelles tragiques et permanentes que laisse la guerre sur l’individu.

L’importance de montrer et de présenter ce film réside dans le fait que le monde soit entré dans une phase très sensible de son histoire contemporaine où les conflits et les tensions prennent le dessus sur la raison, le dialogue, et le respect des différences qui existent dans le monde. L’ultime objectif de cette production cinématographique est de sensibiliser différentes audiences aux graves dégâts que la guerre peut causer et engendrer comme souffrances et misères inimaginables et que notre humanité est la première victime des conflits que nous créons nous-mêmes”. Battle fields qui a reçu plusieurs nominations dont celles du meilleur acteur, meilleur second rôle, meilleure Image, meilleure musique originale, meilleur scénario, meilleur montage, meilleur court métrage et meilleur réalisateur, remportera le premier prix de l’excellence a l’écriture et du meilleur scénario à “International Filmmaker Festival of New York” le 29 mai 2018. Au mois d’août dernier, il s’adjugera d’abords le prix du meilleur réalisateur au Lanfa Film Awards à Los Angeles et ensuite, les prix du meilleur film, du meilleur réalisateur pour Anouar H. Smaïne, meilleur acteur également Anouar H. Smaïne et meilleur acteur de soutien pour Sean Stone au Festival Low To No Budget Film à Las Vegas.En Russie depuis le début de cette semaine pour la présentation de son film au Kazan International Muslim Film Festival, Anouar Hadj Smaïn vient juste de se distinguer une nouvelle fois en remportant ce samedi le prix du meilleur scénario au festival de Saïdia au Maroc.

K. Ghimouze