La guerre des prix s’est intensifiée en ce début de semaine entre les entreprises d’importations de ciment européen dont le sac a atteint les 340 dinars, très concurrentiel par rapport au ciment local produit par le Groupe des Ciments d’Algérie constitué de 12 entreprises publiques et qui a atteint 380 dinars le sac ou celui de Lafarge qui a produit pour la première fois 7 millions de tonnes.
Les présidents des entreprises de bâtiment et de travaux publics considèrent que cette baisse est due à la concurrence impitoyable entre les leaders internationaux dont le suisse Holcim et l’italien Italcementi qui veulent la mainmise sur une partie du marché algérien après que le gouvernement ait échoué à satisfaire la demande du pays qui dépasse les 20 millions de tonnes de ciment pour l’année 2010.
Le ministère du commerce a instruit ses services pour durcir le contrôle de tous les opérateurs dans le domaine du ciment afin de limiter l’inondation du marché par l’application de tarifs irréguliers à l’importation. Cette décision qui coïncide avec la création d’un nouveau groupe de fabrication de ciment et de matériaux de construction nécessitant une enveloppe financière de 2,5 milliards de dollars, aura de graves conséquences.
L’Etat, par ce projet gigantesque, vise dans une première étape, à contrôler de 75 à 80% du marché local et à mettre un terme à la spéculation dans le ciment dont la demande augmente annuellement de 8 à 10% jusqu’à l’horizon 2015 où l’Algérie consommera 27 millions de tonnes de ce produit stratégique. Afin de combler le déficit, l’Etat en importe actuellement 3 millions de tonnes à 100 dollars la tonne, bien au dessus des tarifs d’importation par des sociétés privées dont certaines se sont empressées d’appliquer des prix inférieurs au prix de revient si l’on compte toutes les taxes commerciales et d’importation tant au niveau du fisc que de la douane et du port.
La baisse du prix du ciment intervient alors qu’une amélioration du secteur du bâtiment a été enregistrée durant le premier trimestre de l’année en cours grâce aux innombrables chantiers de constructions de logements et de travaux publics initiés par l’Etat. Les directeurs d’entreprises prévoient une augmentation de l’activité donc de la demande et, forcément, des prix.
L’office des statistique a révélé que la capacité de production est utilisée à plus de 92% ce qui couvre 86% de la demande sans aucun impact sur le stock qui a été utilisé par seulement 2% des entreprises.