Le ministre par intérim du commerce : on va tenter de baisser le niveau des importations de 15 milliards de dollars, « sans toucher à l’alimentation du citoyen »

Le ministre par intérim du commerce : on va tenter de baisser le niveau des importations de 15 milliards de dollars, « sans toucher à l’alimentation du citoyen »

D’un objectif de 10 milliards de dollars, « ce qui est déjà énorme », concède-t-il, le ministre par intérim du Commerce promet de faire « l’impossible » pour abaisser le niveau des importations de 15 milliards de dollars, assurant de ne toucher « ni à l’alimentation du citoyen, ni de créer des pénuries ».

S’exprimant à l’émission l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Abdelmadjid Tebboune considère que l’Algérie ne pourra pas protéger son économie, aussi longtemps qu’elle restera ouverte aux « quatre vents » et servir de « poubelle » à des produits de « septième et huitième nécessité ».

Il rappelle, qu’en 2016, la balance commerciale du pays accusait un déficit de 17 milliards de dollars en raison d’importations « débridées » d’articles pourtant fabriqués dans le pays où pouvant l’être.

Pour M. Tebboune, si la balance des paiement a accusé un tel déficit, c’est parce qu’on a laissé « des gens » importer pour 18 millions de dollars de chewing gum, ketchup, mayonnaise, moutarde, sauces préparées et « autres futilités ».

A cette liste exhaustive, il se plait à ajouter les 30 millions de dollars dépensés en biscuits, les 75 millions autres en chocolats, ou bien encore, les 11 millions de dollars destinés à payer des pâtes alimentaires produites à l’étranger, « alors que l’Algérie en produit en quantité ». Il y ajoute les 10 millions de dollars consentis pour importer des olives, « alors qu’on est un pays oléicole », ou bien les 35 millions de dollars pour introduire des shampoings.

Les pouvoirs publics n’ont l’intention d’interdire les importations « d’aucun produit »

Défendant l’impératif de défense de la production nationale, le ministre par intérim du Commerce affirme que les pouvoirs publics n’ont l’intention d’interdire les importations « d’aucun produit », mais d’en assurer le contrôle et la régulation, « dans le respect absolu de nos partenaires commerciaux à l’étranger et en conformité des accords internationaux conclus par l’Algérie ».

A propos des importations de viande, le ministre rappelle que l’Algérie possède 29 millions de tête d’ovins et questionne : « est-ce qu’on a le droit de continuer à importer de la viande ? »

Quand on lui demande pourquoi « on a laissé faire » pour en arriver à cette situation, le ministre  répond laconiquement : « le résultat est là, on a payé », ajoutant, peu après que c’est parce que « nous sommes allés vers un libéralisme ultra orthodoxe et sans moyens de contrôle ».

Commentant l’assainissement du fichier des importateurs destiné à éliminer les « fraudeurs », il annonce qu’une commission ad hoc a été chargée « de faire le tri », afin qu’en dehors des produits de premières nécessité (sucre, huile, café, thé, légumes secs, et céréales, en particulier) tout le reste fera désormais  l’objet d’une licence.