Le dernier conseil national a réitéré l’importance d’une nouvelle stratégie susceptible d’insuffler la dynamique du parti dans la perspective qui consiste à renforcer et consolider l’ancrage politique du FFS au sein de la société.
Le Front des forces socialistes (FFS) est en train de faire sa mue, les résultats des élections législatives sont pour beaucoup dans cette nouvelle approche que vient d’adopter le directoire de ce vieux parti, en quête d’un sérieux redéploiement à l’approche des joutes électorales des locales du mois de novembre de l’année en cours.La pyramide du FFS vient de subir un lifting politique, le remplacement du désormais ex-premier secrétaire en l’occurrence Abdelmalek Bouchafa par Hadj Djilani Mohamed est un signe annonciateur d’une ère nouvelle qui s’esquisse, quant à la nouvelle stratégie actuelle du parti pour répondre aux nouvelles exigences imposées par les mutations politiques en cours au niveau national.
Le FFS considère ce dernier changement comme un «choix stratégique du FFS en faveur de l’action citoyenne partisane, syndicale et associative comme mode de mobilisation de la société qui oriente naturellement son redéploiement sur l’ensemble du territoire national», c’est ce qui ressort du dernier communiqué de ce parti.
Selon certaines sources proches du FFS, la nouvelle stratégie qui repose sur l’élément qui constitue son alpha et son oméga, de à savoir l’action citoyenne, est tributaire de la consécration de cette donne au sein de sa structure politique, c’est ce qui traduit le choix au plus haut rang d’un militant venant de l’espace syndical en donnant de la sorte l’exemple quant à l’implication de la société civile et du mouvement syndical autonome, y compris dans ses rangs. Cette ligne politique qui a été adoptée par le parti de feu Dda L’ho depuis sa création en 1963, constitue la matrice fondatrice de toutes les luttes qui ont jalonné le parcours du FFS, que ce soit au niveau politique, social et identitaire.
D’ailleurs, le dernier conseil national a réitéré l’importance de ce volet susceptible d’insuffler la dynamique du parti dans la perspective qui consiste à renforcer et consolider l’ancrage politique du FFS au sein de la société. Dans ce sillage, le directoire qui tient le timonier du parti souligne que «depuis sa création en 1963, le FFS est déterminé à être présent partout où les Algériennes et les Algériens se battent pour la cohésion nationale, le changement pacifique et l’avènement d’une deuxième République», assène-t-il via son communiqué.
De ce point de vue, le Front des forces socialistes apporte quelques éclairages concernant des méthodes de lutte auxquelles il s’est référé pendant trois décades en s’arc-boutant surtout sur des approches identitaires et aussi politiques qui ont trait à la constituante. Cette approche qui faisait cantonner le FFS dans une dimension étroite, comme c’est le cas pour la revendication identitaire tous azimuts, n’a pas favorisé l’émergence d’une stratégie nationale homogène, même si la matrice nationale était présente dans sa littérature politique ou dans ses discours, mais le FFS a été pour de multiples raisons, que ce soit objectives ou subjectives, victime de la ghettoïsation politique en le présentant comme un parti régional et sa représentation du point de vue de la sociologie politique et électorale ne dépasse pas les limites de la Kabylie.
La nouvelle méthode que le FFS cherche vaille que vaille à introduire dans sa pratique politique est le produit d’un sérieux recentrage et recadrage des priorités politiques, en mesure de rompre avec l’archétype visant à réduire la lutte politique de ce parti en un élément certes, important et décisif, dans le processus de l’appropriation de l’une des composantes qui constituent la triptyque de notre identité nationale, mais il reste au demeurant que l’objectif est de faire connaître les idées et la ligne politico-idéologique du parti à travers une dynamique globale qui anime le pays via une démarche politique nationale qui a horreur de se voir cantonner dans une approche culturaliste, ethniciste ou élitiste.
Cette nouvelle ambition que nourrit le FFS à travers sa nouvelle stratégie, renseigne sur la maturité politique de ce parti et sa maîtrise des enjeux et les contradictions qui caractérisent le pays dans sa variante politique et sociétale.
Le Front des forces socialistes se prépare à entrer dans la bataille des locales, cette détermination d’assumer pleinement le rôle d’une opposition constructive, émettant des critiques sur la base d’une lecture concrète de la situation politique, montre on ne peut plus clairement que le parti de Ait Ahmed fait preuve de l’assimilation des enjeux de l’heure et son aptitude à se remettre en question pour se hisser à la hauteur des véritables défis qui caractérisent le pays. La nouvelle stratégie du FFS est très ambitieuse politiquement, mais cela prend beaucoup de temps, c’est un travail de longue haleine, il s’inscrit dans le long terme, certes il est coûteux à court terme mais c’est un véritable recadrage d’une ligne politique à dimension nationale. Cet investissement visant le redéploiement d’un parti à la recherche d’un ancrage qui coupe court avec l’approche classique qui motivait le FFS, est un choix stratégique en mesure de rectifier le tir et recentrer la lutte politique sur des questions d’importance nationale.
