Le commerce d’ameublement mis à mal par la fin de l’importation : Sauve qui peut les meubles ! Spécial

Le commerce d’ameublement mis à mal par la fin de l’importation : Sauve qui peut les meubles ! Spécial

Les opérateurs de l’ameublement se sont réunis, avant-hier à Alger, pour faire le point sur  leur profession.

Ils ont discuté des dernières mesures les concernant après la décision du gouvernement d’interdire l’importation des produits d’ameublement de l’étranger. Cette décision, selon eux, n’est pas une bonne nouvelle pour un marché national où la production locale ne couvre que 10% de la demande. «Nous n’avons pas été mis au courant de cette mesure jusqu’à ce qu’elle soit annoncée par le ministère du Commerce.

C’est en se rendant aux banques pour une domiciliation que la plupart d’entre nous ont pris connaissance de cette mesure», affirme le président de l’Association des opérateurs de l’ameublement. Cherif Baâziz ajoute : «Nous dénombrons aujourd’hui dans notre association 250 importateurs. Chacun d’entre eux a, aujourd’hui, six à sept conteneurs bloqués. Leurs marchandises sont en souffrance au port avec des conséquences négatives, un manque d’information sur le sort qui sera réservé à ces conteneurs. Le retard pris dans leur récupération coûte 50 000 dinars par nuit.» Et de préciser : « Le problème n’est pas au niveau des douanes, mais au niveau des banques qui ont reçu des instructions fermes du ministère du Commerce.» M. Baâziz a fait savoir que son association a «sollicité les autorités compétentes pour intervenir auprès des banques pour libérer la marchandise bloquée», mais sans réponse pour l’instant. «La mesure d’interdiction de l’importation de nos produits reste par ailleurs ambiguë.

On ne sait pas encore si elle concerne tous les produits finis ou quelques-uns seulement», a-t-il ajouté. Selon lui, les fabricants algériens sont en mesure d’être une alternative au marché de l’importation, dont la source d’approvisionnement sont la Chine et la Turquie. La condition, cependant, a-t-il indiqué, est que les pouvoirs publics «jouent le jeu» en leur facilitant l’accès au foncier ainsi qu’à des avantages fiscaux.

Selon M. Baaziz, la filière algérienne de l’ameublement est réduite, dans la plupart des cas, à faire de l’artisanat en raison de l’absence d’une politique claire d’encouragement. «Ce qui a incité de nombreux professionnels à s’abriter dans le marché de l’import». Maintenant que ce marché est soumis à des restrictions importantes, a-t-il dit, il va falloir aider la filière par des «mesures incitatives». «Plus de 130 importateurs manifestent leur volonté de s’orienter vers la production locale», mais ils réclament l’accès au foncier pour des «sites industriels». Les fabricants ne disposent pas d’unités de fabrication, mais de petits ateliers uniquement. Ce n’est pas suffisant pour créer une véritable industrie et répondre à la demande, a-t-il expliqué. «Un plan de travail sera soumis au gouvernement dans les plus brefs délais», a annoncé M. Baâziz.