Le blé tarde à “décoller”

Le blé tarde à “décoller”

Peut mieux faire. Les chiffres sont tombés hier. Notre pays a enregistré, cette année, une production céréalière de près de 35 millions de quintaux. Juste 500.000 quintaux de plus que l’année précédente. Ceci avec une superficie plus grande de plus de 300.000 ha. C’est pour cette raison que le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazgui, a, lors d’une réunion d’évaluation tenue mardi dernier, décidé de «revoir les conditions de production céréalières». Au menu: extension des surfaces irriguées, amélioration des semences, révision des systèmes de production et formation des agriculteurs. Mais comme on a pu le constater plus haut, le problème est plus dans le rendement à l’hectare que dans la superficie. En 2016, nous avons dû importer plus de 13 millions de tonnes (source: ministère du Commerce) pour couvrir nos besoins. A noter que la production est donnée en quintaux alors que les importations le sont en tonnes. Sacrée différence. A noter également que c’est le blé tendre avec lequel on obtient la farine pour le pain, que nous importons le plus et donc produisons le moins. Résultat des courses: nous allons devoir importer la même quantité que l’an passé, sinon plus tenant compte de l’évolution des besoins, cette année et l’an prochain. Au moins jusqu’aux prochaines moissons de l’été prochain. Pourquoi au moins? Cela dépendra de la production. Si les mesures annoncées par le ministre donnent leurs fruits et si la production s’améliore substantiellement, il est évident que nous importerons moins. Dans le cas contraire, il est inutile de faire un dessin. Il n’y a aucune raison pour que l’Algérie qui a été, par le passé, le grenier de l’Europe, ne retrouve pas ses performances. Tant en quantités qu’en qualité. Nous avons la terre et l’eau. Que nous manque-t-il? Essentiellement, une bonne formation pour nos agriculteurs et de la bonne semence. Il est inadmissible de continuer avec un rendement à l’hectare dérisoire. Pour l’obtenir, il suffit de diviser la production totale par la superficie consacrée. Pour se faire une idée du rattrapage que nous devons réaliser, il faut savoir que le rendement à l’hectare est, en Allemagne, de près de 8 tonnes. Oui, vous avez bien lu 80 quintaux à l’ha. Si nous atteignons, dans un premier temps, la moitié seulement de ce rendement, la voie sera ouverte à tous les espoirs. Et si des efforts sont nécessaires pour améliorer la production, il est indispensable qu’ils soient accompagnés par d’autres en aval. C’est-à-dire dans nos capacités de stockage. Dans les silos. Avec méthode et suivant une cartographie précise. A chaque territoire sa production. Le tout nécessite l’intervention de plusieurs secteurs et donc une action concertée. En définitive et pour atteindre notre sécurité alimentaire, il faut juste de la rigueur. La part de l’homme!