L’augmentation, probable, de la production OPEP-Non OPEP pèse sur les prix: Le baril baisse pavillon

L’augmentation, probable, de la production OPEP-Non OPEP pèse sur les prix: Le baril baisse pavillon

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Les cours de l’or noir restent impactés par les dernières déclarations des ministres de l’Energie saoudien et russe qui ont évoqué une probable hausse de leur offre afin de pallier la contraction des productions iranienne et vénézuélienne.

Revoilà le temps des incertitudes. Les prix du pétrole doutent à nouveau. Leur belle envolée, qui les a conduits aux niveaux de ceux de novembre 2014, est contrariée. Pas au point d’agiter le carton rouge puisqu’ils continuent à évoluer à un degré appréciable. Ce qui inquiète ce sont plutôt ces plongeons passablement violents qui interviennent de temps à autre. Le baril avait clôturé la semaine dernière sur un recul de 2,35 dollars, tandis qu’il s’enfonçait de 2,83 dollars à New York.

Qu’en est-il actuellement? Hier vers 14h00 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 76,20 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres, en baisse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de juillet cédait 20 cents à 65,61 dollars.

Pas méchant certes, sauf que cela n’est point rassurant quant à une stabilisation des prix autour des 75 dollars alors qu’il lorgnait il y a à peine quelques jours la barre des 80 dollars qu’il avait au demeurant réussi à franchir. Et l’on commençât à «rêver» à nouveau d’un baril à 100 dollars qui aurait permis aux pays dépendant essentiellement de leurs exportations d’hydrocarbures, à l’instar de l’Algérie, de renflouer leurs caisses asséchées par la dégringolade des cours de l’or noir.

Le scénario peut-il se rééditer? Vraisemblablement, la thèse d’un nouvel effondrement des prix de la même ampleur que celui qui a débuté vers la mi-juin 2014 est à écarter. La baisse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses 10 alliés hors cartel, dont la Russie, de 1,8 million de barils par jour décidée le 10 décembre 2016, appliquée depuis le 1er janvier 2017, demeure une soupape fiable dans le processus de rééquilibrage du marché. Donc pas question de le remettre en cause. L’affaire a été scellée le 3 juin.

Les ministres de l’Énergie de l’Algérie, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Koweït et d’Oman ont insisté, lors d’une réunion, sur «la nécessité de maintenir la coopération» entre les pays de l’Opep et les pays non membres du cartel visant à plafonner la production, a indiqué l’agence officielle du Koweït, Kuna. Quel message ont-ils transmis? «Ils ont appelé au maintien du partenariat actuel afin de s’adapter de manière continue aux dynamiques actuelles du marché, à la poursuite des intérêts des consommateurs et des producteurs, tout en favorisant une croissance économique mondiale saine», précise l’agence Kuna.

Les ministres de l’Énergie ont également «mis l’accent sur la nécessité de conditions de marché saines qui stimulent des investissements adéquats dans le secteur de l’énergie, afin de garantir une disponibilité stable du pétrole en temps voulu pour répondre à la demande croissante et compenser les baisses dans certaines parties du monde», a ajouté la même source.

Plus clairement, il s’agira d’ouvrir davantage les vannes pour compenser les baisses du pétrole en provenance d’Iran et du Venezuela qui sont dans le collimateur du président des Etats-Unis, qui a décidé de leur infliger des sanctions qui affecteraient sensiblement leur production d’or noir.

La décision sera prise dans quelques jours, lors d’une réunion qui se tiendra à Vienne, en Autriche. L’Arabie saoudite et la Russie, deux gros producteurs mondiaux et membres influents de l’alliance Opep-non Opep ont déjà préparé le terrain et par ricochet titillé un marché désormais sur le qui-vive. Le ministre saoudien de l’Energie, cité par les agences russes a annoncé, le 26 mai, que les pays producteurs auront «bientôt la possibilité de libérer l’offre» lors d’un forum économique qui s’est tenu à Saint-Pétersbourg. «Comme nous l’avons toujours dit, le retour du pétrole sur le marché doit se faire progressivement.

Nous ne le ferons pas rapidement. Cela interviendra probablement au deuxième semestre de cette année», a ajouté Khaled al-Faleh. «Si nous arrivons à l’idée commune qu’il est indispensable d’assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à partir du troisième trimestre», a estimé de son côté le ministre russe Alexandre Novak. Les Saoudiens auraient-ils changé de fusil d’épaule? Les spécialistes excluent cette hypothèse. Riyadh «veut un prix du baril proche de 70 dollars et ne veut pas qu’il monte à 90 dollars pour ne pas pénaliser les consommateurs», souligne James Williams de Wtrg. Le processus est vraisemblablement en route.